Album - ALEXANDR ‘Aloners To The World‘

Publié le 19 mai 2023 par Concerts-Review

ALEXANDR 'Aloners To The World'

NoPo

Alexandr commence par un 'a' (un bon début) mais ne termine pas par un 'e'... c'est donc moins long qu'Alexandre (le grand) mais musicalement aussi hédoniste qu'Alexandre... le bienheureux.

Stephen Fozard Chant lead, guitare
Nick d'Arcy : guitare, synthé, chœurs
Nicolas Beyer : Basse, Chœurs

Les gars, dont les 2 premiers cités, anglo-alsaciens (ça, si, c possip!), se connaissent depuis longtemps mais font leur expérience séparément.
Ils se mettent d'accord en 2015 et sortent un 1er EP en 2016 puis un 4 titres en 2018.
Cette fois, la coupe est pleine avec 'Aloners to the world' à l'atmosphère loin du Robinson (ou du son de Robin comme vous voulez!).

Guitares phosphorescentes et résonnantes plutôt que saturées, chant radieux, parfois éthéré, mes souvenirs me ramènent aux 90's et House of Love principalement...

La pochette sépia (photo Astrid Karouai) cadre une construction basse aux éléments graphiques étonnamment séquencés en lignes, alors que l'arrière plan s'oppose en laissant dépasser librement des palmiers dans un ciel chargé.
Le label belge Hot Puma Records signe le groupe et le disque est mixé par Adrien Bushby (New Order, Foo Fighters etc) et mastérisé par Katie Tavini.

Le trio n'y va pas avec le dos de la cuillère et entame le pot directement par un tube gourmand.
Un gimmick accrocheur au clavier s'appuie sur une rythmique électronique. Non contents de cette tournure attrayante, les musiciens y ajoutent un loop de guitare entêtant!
Le morceau s'ébroue de manière extrêmement percussive. Tous les instruments s'emploient à dégager ce rythme rafraichissant.
Avec la voix charmeuse, j'irai faire un timide rapprochement avec Alain Chamfort (fin 70's début 80's).
Pourtant, l'ambiance 90's prévaut, le titre '1996' le confirme! Une chanson pop-rock parfaitement ciselée dans la pierre de la maison de l'amour!

'Change' s'ancre aussi dans le cœur des 90's avec ses guitares brossées et réverbérantes, au son spatial, type Lush, Pale Saints et consorts.
La ritournelle, tellement évidente, notamment son refrain aux belles harmonies vocales, semble provenir du plus profond de notre mémoire en espèce de dream pop séraphique.

'Stop rolling the dice' s'installe dans un beat profond et une ambiance mélancolique. Les cordes aussi, semblent être frappées dans l'écho.
Les ornements électros au synthé, d'abord hésitants, tissent leur toile progressivement puis régalent dans leur montée en puissance.
Les vocaux célestes s'y baignent avec délectation jusqu'à évaporation.

Beaucoup plus léger et enjoué, 'Not giving up' propose, ici un arpège aérien, là un synthé brumeux et partout une basse dodue.
Encore une fois, le gros beat électro secoue la mélopée chaleureuse.

Le mélange de l'overdrive sur la basse grondante avec des accords fragiles à la guitare et des percussions orientales, surprend d'abord sur 'Read in my eyes'.
La rythmique, dans un balancement mid-tempo, se muscle alors et les grattes vaporisent. Plus loin, les caisses claquent et des cordes résonnent.
Les voix, parfois délicatement à l'unisson, prennent plaisir à voguer sur des vagues teintées de Tears for Fears.

Toujours percutés puissamment, les arrangements d'un 'Dreaming', linéaire, enflent et incitent à la danse, sur les pas d'un New Order (et non pas Blondie!).
Ils donnent parfois l'impression d'un ensemble de sonorités expulsées en capsules rêveuses, carillonnant à la manière de clochettes.

'B.O.Y' m'évoque les Pet Shop Boys, avec ce groove sur un piano sautillant, une basse souple et des percussions électros légères à l'acoustique handclaps.
La voix veloutée passe, par moments, en spoken words et, à d'autres, rejoint un mélange synthétique aérien. L'ensemble encourage le déhanchement sensuel.

Les accords à la guitare, sur des craquements cadencés, me font penser, cette fois, à Oasis (ne pas confondre avec Carlos même si c'est tout autant désaltérant!).
La mélodie de 'You and my shadow', bien troussée, nous parait d'emblée, familière.

Après un brouillard électro, une basse prédominante éclaire le paysage et découvre des choeurs montés en neige.
Sur 'Parisian', l'ambiance reste vaporeuse et même parfois transparente, malgré quelques coups de pattes à la gratte.

Un frottement d'ebow atmosphérique puis cette fois, suivent des accords à la guitare acoustique diffusant des effluves floydiennes.
Les percussions s'entendent sur un tam-tam lointain que survolent quelques arcs de guitare, branchée cette fois.
'The center of the universe', dépouillé, se réduit à l'essentiel : simplicité, sérénité... et ça fait du bien!

Brittpop ou frenchpop? Les deux mon capitaine!
Le savoir faire reste indéniable et finalement, on se moque des influences tellement elles sont bien digérées...
Bien loin d'Alexandrie, Alexandr-a (ah! mdr) le goût de cendres encore chaudes qui réchauffent le corps autant que le cœur.
On se laisse emporter du début à la fin du disque, bercé par la cohérence de cette œuvre entière qui ne se résume pas à une suite de morceaux.

1) 1996
2) Change
3) Stop Rolling The Ice
4) Not Giving UP
5) Read In My Eyes
6) Dreaming
7) B.O.Y. (Because of You)
8) You And My Shadow
9) Parisian
10) The Center of The Universe