Je vous propose de découvrir, en deux parties, l’une des plus belles nouvelles du répertoire littéraire russe, la mort d’Ivan Ilitch. Aujourd’hui, je vous propose un long résumé de cette nouvelle. Dans une seconde publication, je vous ferai part de mon analyse personnelle ainsi que d’un aperçu sur la vie de Tolstoï.
Des cris incessants
Lorsque Ivan Ilitch se mit à hurler, jour et nuit, nuit et jour, durant trois jours, sa femme, sa fille, et ses amis crurent que c’était à cause de sa maladie et de sa douleur.
En réalité, Ivan Ilitch criait pour une autre raison. Si au moins ils pouvaient savoir laquelle.
Un début d’histoire impitoyable.
Tolstoï débute sa nouvelle, la mort d’Ivan Ilitch, par une scène qui se passe au palais de justice.
Des magistrats discutent sur différentes affaires judiciaires en cours. L’un d’eux, qui lisait un journal, leur apprend que Ivan Ilitch mourut après une longue maladie. Cette mort entraîna une suite de spéculations.
Qui va hériter du poste du défunt ?
Qui va prendre le poste du remplaçant d’Ivan Ilitch ?
L’un d’eux espère placer dans le poste vacant le frère de son épouse, ainsi celle-ci ne dira pas qu’il ne s’occupe pas de sa famille.
Lorsqu’un magistrat dans la maison du deuil rencontre un autre, il lui fit un clin d’œil qui signifie : Ivan Ilitch a été suffisamment bête pour mourir, mais, nous, nous sommes vivants.
Ils ne pensaient qu’à une seule chose : cette mort ne doit pas gâcher notre douce soirée de jeux de cartes.
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Une scolarité et une vie exemplaire
Ivan Ilitch est issu d’une famille aisée. Il entreprit une scolarité sans difficulté majeure. Tolstoï nous apprend qu’il eut quelques comportements indignes, mais qu’il regretta et qu’il ne répétera jamais.
Il obtint son diplôme brillamment, entreprit une carrière dans la magistrature.
Deux éléments régissent la vie d’Ivan Ilitch :
– Un sens du devoir sans faille.
– Un désir impérieux de se hisser au niveau de la classe qui lui est supérieure.
Ces deux principes accompagneront donc notre héros tout le long de sa carrière jusqu’à ce qu’il se mît à hurler.
Il rencontre une jeune femme qui l’aimait, l’épouse pour découvrir les joies du mariage. Par la suite il eut des enfants dont certains moururent. Ne lui restèrent que sa fille aînée, et son jeune garçon.
Parce qu’il commence à s’ennuyer, il est de moins en moins présent dans son foyer. Ce qui entraîne des disputes insoutenables avec sa jeune épouse. Ivan Ilitch découvre que, en fin de compte, le mariage a également un côté laid.
Pour y échapper, il s’adonne à son travail, en ce sens qu’il apporte quelques dossiers chez lui. Le reste de son temps libre est consacré à un jeu de cartes, le whist, avec ses amis dans un club ou dans leurs domiciles respectifs.
Une brillante carrière de magistrat
Ivan Ilitch obtient le poste de substitut du procureur. Toutes les portes s’ouvrent à lui, on le respecte, on l’adule. Il découvre que grâce à son poste de magistrat, il avait un pouvoir sur la classe qui lui était supérieure. Il pouvait soit les condamner, soit les faire venir en tant que témoins. Mais, puisqu’il est honnête, Ivan Ilitch s’abstint d’en user.
Cependant, son salaire de 3500 roubles ne lui permettait pas de couvrir les dépenses d’une vie au-dessus de ses moyens. S’impose pour lui la nécessité d’une promotion professionnelle. Et donc salariale.
Déception, puis réussite.
Ivan Ilitch postule une première fois pour un poste de procureur dans une ville universitaire. Il ne fut pas choisi. Il recommence l’année suivante, nouvel échec.
Ivan Ilitch entre dans une rancœur envers ses collègues, envers lui-même, envers son épouse. Il tient pour responsable de son échec les autres magistrats.
Lors d’un voyage à la campagne, pour se réconcilier avec sa femme, il reçut un télégramme. Un nouveau haut responsable de la justice vient d’être nommé. C’est un ami d’Ivan Ilitch.
Il se précipite chez lui, on lui accorde le fameux poste si longtemps convoité.
Son salaire passe à 5000 roubles, il déménage avec sa famille dans la nouvelle ville de sa profession.
Son nouveau poste de procureur lui donne accès à la notoriété, au respect, à la puissance.
Il achète un nouvel appartement. Tolstoï précise que, malgré les efforts que fit Ilitch pour le faire ressembler à ceux des aristocrates, il ne parvint qu’à obtenir un logement ressemblant à ceux des gens qui sont de son niveau.
Il arrive à Ivan Ilitch d’avoir à côtoyer professionnellement des gens de moindre importance que lui, et bien qu’ils fussent sympathiques, il s’éloignait d’eux une fois leurs affaires résolues. Il avait pour règle de ne jamais côtoyer la classe inférieure, mais à l’opposé, d’essayer de s’élever au niveau de celle qui lui est supérieure.
ET SI UNE RUE N’EXISTAIT QUE POUR VOUS !Vincent Muller, jeune architecte strasbourgeois, découvre la futilité et la vanité de sa vie, en même temps, il a des maux de tête. Commence pour lui une quête pour trouver un sens à son existence. Sa recherche le conduit à une rue où il pense trouver une réponse à ses interrogations.Toutefois, cette rue à une particularité, elle n’existe que pour lui ! Que va-t-il trouver à l’orée de cette rue ?Parallèlement, R.C est une jeune femme brillante ; toutefois, sa vie sentimentale se déroule la nuit au cours d’un rêve, toujours le même. Un homme s’approche d’elle et l’enlace.Quel étrange lien réunit ces deux jeunes gens ?
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SUITE DE L’ARTICLE
Une nouvelle donne conjugale
La nouvelle réussite sociale et professionnelle d’Ivan Ilitch rapproche le couple qui s’entend à merveille. Ils mènent une vie mondaine au-dessus de leurs moyens. Mais, malgré tout ils arrivent à s’en sortir. Néanmoins, il convient de préciser qu’Ivan Ilitch préférait les soirées entre amis à jouer aux cartes.
On peut dire que tout réussissait à Ivan Ilitch ; une réussite sociale et professionnelle ; une reconnaissance de ses capacités ; on l’admirait ; on chantait ses louanges.
Début de la maladie
Progressivement, Ivan Ilitch sentait une douleur dans son flanc droit. Lorsque celle-ci s’intensifia, il résolut de consulter un célèbre médecin. Ce dernier le considéra avec mépris et ne lui permit de poser la moindre question concernant son état. Ivan Ilitch comprit qu’il y avait une puissance au-dessus de la sienne. Finalement, Ivan Ilitch ne put connaître la gravité de son état.
Les douleurs s’intensifièrent, la maladie l’accaparait. Il commença à commettre quelques erreurs professionnelles. On lui fit des reproches.
Il eut quelques maladresses lors de parties de cartes. Ceci suscita le courroux de ses collègues qui furent très dérangés par son manque d’assiduité.
Finalement, sa maladie fut tellement grave qu’il dû s’aliter. Progressivement, il devenait grabataire et dépendant.
Lorsqu’un médecin l’examina, sa femme lança : voyez-vous, docteur, si mon mari est dans cet état, c’est sa faute. Il ne suit pas correctement le régime que vous lui avez prescrit.
Ivan Ilitch se mit à détester son épouse, sa fille, ainsi que ses collègues.
Un marchandage avec la mort
Ivan Ilitch sait qu’il va mourir prochainement. Il se mit à raisonner sur son état selon sa logique propre. Il utilise le syllogisme suivant :
Caïus est un homme.
Tous les hommes sont mortels.
Donc Caïus va mourir.
Toutefois, Ivan Ilitch, pense que ce syllogisme ne s’applique pas à lui puisqu’il n’est Caïus. Lui, il est riche, il avait fait des choses que le mortel Caïus fut incapable de faire.
Ivan élite se place au-dessus de la condition de mortel.
Ivan Ilitch et son valet.
Alors qu’il était grabataire, entre à son service un jeune campagnard toujours souriant et bien vêtu.
Lorsque le valet l’emmena aux toilettes, non seulement pour le transporter, mais également pour l’aider dans ses besoins, il s’excusa : je suis désolé.
Le valet répondit : il n’y a pas de quoi être désolé, monsieur, puisque vous êtes malades. Si vous étiez en bonne santé, ce serait autre chose.
Chez ce brave valet, cela voudrait signifier : si je suis malade, quelqu’un s’occupera de moi.
À l’évocation de la mort par Ivan Ilitch, le valet répond : vous savez, vous, moi, nous allons tous mourir un jour.
Affirmation simple, provenant d’un homme simple et sincère, mais qui allait à l’encontre du syllogisme d’Ilitch.
Ivan Ilitch se rendait compte que ce valet ne le considérait pas comme un haut fonctionnaire, mais en tant que personne mourante à laquelle il accordait toute sa pitié et sa compassion.
Ivan Ilitch aurait voulu que sa femme vînt l’embrasser pour lui témoigner quelques pitiés, que sa fille aînée vînt le pleurer, il n’en fut rien. Au contraire, ils sont dérangés par sa maladie.
Des cris puissants durant trois jours
Ivan Ilitch se rendit compte, subitement, que sa vie était vaine, emplie de mensonges, de flatteries, de bassesses. Toutes les portes ne s’ouvraient pour lui que parce qu’il possédait la puissance. Il réalisa que ses amis étaient veules, qu’ils ne tenaient qu’à leurs misérables conforts, qu’à leurs petites habitudes. Lorsqu’il tomba malade, son absence les dérangeait, non pas par compassion envers lui, mais parce qu’il bouleversait leurs habitudes.
Lorsqu’il comprit cela, il se mit à crier de toutes ses forces jusqu’à ce qu’il s’éteignît.
Sa femme, sa fille et ses amis crurent que ses cris étaient dus à la douleur de sa maladie.
En fait, Ivan Ilitch pleurait sur sa vie gâchée.
ET SI UNE RUE N’EXISTAIT QUE POUR VOUS !
Vincent Muller, jeune architecte strasbourgeois, découvre la futilité et la vanité de sa vie, en même temps, il a des maux de tête. Commence pour lui une quête pour trouver un sens à son existence. Sa recherche le conduit à une rue où il pense trouver une réponse à ses interrogations.
Toutefois, cette rue à une particularité, elle n’existe que pour lui ! Que va-t-il trouver à l’orée de cette rue ?
Parallèlement, R.C est une jeune femme brillante ; toutefois, sa vie sentimentale se déroule la nuit au cours d’un rêve, toujours le même. Un homme s’approche d’elle et l’enlace.
Quel étrange lien réunit ces deux jeunes gens ?
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