Tandis que la criminalité financière continue à croître, les sanctions infligées aux institutions ne diminuent pas. Mais si, il y a une décennie, elles frappaient essentiellement les défauts de contrôle des risques, elles ciblent aujourd'hui de plus en plus fréquemment ses inefficacités. Cable, qui vient de lever 11 millions de dollars, aide à les éliminer.
Au-delà de l'obligation réglementaire, vérifier que les dispositifs (complexes) mis en place pour lutter contre le blanchiment d'argent, le financement du terrorisme, l'usurpation d'identité et autres fraudes en tout genre… remplissent correctement leur rôle relève de l'évidence. Malheureusement, avec des processus existants qui, entre autres limitations, reposent largement sur des interventions humaines parcellaires, coûteuses et longues (en temps), celle-ci est parfois difficile à implémenter concrètement.
En réponse, Cable propose une plate-forme de suivi (presque) universelle, comprenant l'analyse des risques, la vérification de l'efficacité des protections déployées, un tableau de bord à 360° pour une vue synthétique de la situation à tout moment et la production de rapports d'étude pour toutes les parties prenantes. Naturellement, la promesse est de rationaliser et automatiser ces tâches, bien qu'aucun détail ne soit partagé sur la manière d'y parvenir (probablement via une intégration avec les sources d'informations ad hoc).
Non seulement les outils permettent-ils d'accélérer les traitements et de réduire la charge des employés qui y consacrent leurs efforts (et leur laisser ainsi plus de temps pour les sujets les plus critiques), mais ils procurent également une couverture exhaustive, par exemple sur la qualité des filtres mis en œuvre, évaluée sur la totalité des opérations concernées et non plus sur un échantillon comme c'est souvent le cas actuellement.
Cable vante en outre auprès des établissements adepte du modèle de « banque en services » (BaaS) sa capacité à appliquer sa solution à la validation des contrôles installés chez leurs clients, bien que, là encore, les principes de fonctionnement interne n'en soient pas précisés. En tout état de cause, la crainte de dérives – et leurs conséquences pour l'institution qui détient la licence et assume donc entièrement la responsabilité réglementaire – représentant un des facteurs de réticences à la distribution de produits par des tiers, cet aspect de l'offre pourrait contribuer à sa démocratisation.
Selon toute vraisemblance, l'adoption de la technologie de Cable – qui devrait bientôt s'enrichir d'un module de surveillance de l'équité des décisions de crédit – requerra une lourde phase d'intégration informatique, surtout si les interfaces nécessaires, de préférence sous forme d'API, ne sont pas déjà disponibles, et une non moins délicate étape de configuration. Cependant, le coût colossal de la conformité dans le secteur financier, largement dû à des mécanismes manuels, rend certainement ces contraintes acceptables et laisse une marge confortable pour espérer un retour sur investissement.