À chaque match de hockey, aux États-Unis, je méprise souverainement les présentations d'avant-match qui soulignent (parfois au Canada aussi) le travail des militaires. Rien à voir avec le sport. La guerre ne sera jamais un sport. Et d'être premiers au monde en investissements dans la défense nationale ne fait jamais oublier qu'ils sont aussi premiers au monde en mort infantile, et absolument seul au monde en tête au sommet des morts infantiles par armes à feu.
Je comprends que chaque nation à besoin d'une armée, mais quand je les vois honoré avant les matchs, voulant soutirer notre admiration, c'est le contraire qui me passe par la tête. C'est l'assassin contrôlé qui ne défend pas, mais attaque que je vois passer mentalement. Ce n'est pas juste pour le/la militaire à l'écran, qui est peut-être le/la plus honnête des personnes. Mais de nous les présenter continuellement en héros, je ne comprends pas. Encore moins au Canada. Les États-Unis ont des centaines de raisons de se faire haïr, ils en ont donc autant de se faire attaquer un jour par des nations ennemies. Leur pire ennemi actuel toutefois est nettement à l'intérieur.
J'ai encore vu un militaire honoré avant un match aux États-Unis cette semaine et j'ai pensé à Daniel Penny, cet ancien marine qui a étranglé un sans-abri dans le métro de New York début mai.
Le 1er mai dernier, le sans abri Jordan Neely, 30 ans, rachitique, imitateur de Micheal Jackson, humain à la peau noire dont la mère a été assassinée quand il avait 14 ans, retrouvée dans une valise, et il avait dû témoigner car l'affaire était louche, ils vivaient de relation abusive de la part de l'homme dans sa vie qui n'était peut-être pas le père de Jordan. Il a vite été identifié atteint de maladie mentale et souffrant de stress post-traumatique majeur. Sa tante a confirmé que depuis l'assassinat de sa mère en 2007, il n'a plus jamais été le même. Les gens qui le connaissaient ne lui connaissait aucun signe de violence. Mais ceux-ci ne le connaissent pas bien. Plus là dessus, plus loin.
Apparemment, le 1er mai dernier, Neely a pris le métro de NY à la hauteur de la Second Avenue Station sur la ligne F du Nord. Il aurait hurlé "je n'ai rien à manger, je n'ai rien à boire, j'en ai assez, je me moque d'aller en prison, je suis prêt à mourir". Il aura ce qu'il voulait. Il aurait pris son manteau noir et l'aurait tiré au sol. Certains témoins ont dit qu'il tirait tout ce qui trainait, des vidanges, sur les passagers. L'ancien marine Daniel Penny, 24 ans, est arrivé par derrière et lui a encerclé le coup de ses bras. L'étouffant ainsi pendant 15 minutes. Nelly se serait débattu et serait arrivé à dire plusieurs fois "je ne fais que me défendre!". Peeny aurait relâché un peu son étranglement, ce qui aurait fait cracher du sang et du mucus à Neely. Mais quand un passager lui aurait versé de l'eau sur le visage car il étouffait, ce même Penny lui aurait dit de cesser de l'aider. Certaines personnes encourageait Penny à l'étrangler, d'autres lui disait qu'il allait le tuer si il continuait. Ce qu'il a fait. Le tuant dans le train. Même si des passagers vérifient si il n'est qu'inconscient, le rapport conclura qu'il est mort au sol du wagon.
À 14h27 un appel avait été placé pour aviser d'une bagarre, le train avait été arrêté par les passagers bloquant les portes dans l'espoir d'une intervention externe quelconque. Des premiers répondants paramédics sont arrivée à 14h30. 9 minutes plus tard, le département d'incendie a été sur place (!?!). 5 appels différents avaient été placés au 9-1-1.
Selon quelques sources, des tentatives de réanimation ont été tentées pour le ramener à la vie dans le wagon même, bloqué à la station Broadway-Lafayette Street. Il a été déclaré mort à son arrivée au Lenox Hill Hospital.
Nelly a, par le passé été arrêté 42 fois. Trois fois pour des assauts contre des Femmes, dans le métro. En 2015, alors qu'il avait 22 ans, il a plaidé coupable pour avoir entrainé une enfant de 7 ans avec lui contre son gré. Il a fait 4 mois de prison pour ça. Au moment de sa mort, il était dans un programme alternatif de 15 mois à servir dans la collectivité pour avoir agressé une Femme de 67 ans dans le métro, suffisamment fort pour lui causer des fractures de l'os autour de l'oeil et lui cassant le nez. Ne venons pas parler de gars pacifique en parlant de lui. Il avait manqué une date d'audience face au juge mais c'était parce que, sans abri, il était irrejoignable nulle part. Il faisait parti d'un programme de réhabilitation qu'il avait quitté après 13 jours et avant la fin.
En avril dernier, il criait à Coney Island à qui bien voulait l'entendre qu'il pourrait faire du mal aux autres si il restait non suivi et non soigné.
Daniel Penny a été accusé d'homicide involontaire jeudi dernier. Il s'est livré lui-même. On pourrait facilement dire que cet ancien militaire (blanc) s'en tirera fort probablement.
Mais son avocat a dit, pompeusement, dirigeant les imaginations, que Penny coopérait entièrement avec les autorités et qu'il s'était livré lui-même avec
la sorte de dignité caractéristique des services qu'il a rendu à cette grande nation.
Penny est donc automatiquement devenu douteux. La nation des États-Unis n'est très certainement pas une grande nation. Une grosse nation, mal poussée, mais pas une grande nation digne. Sinon comment expliquer Trump ? Comment expliquer la Floride ? Comment expliquer Marjorie Taylor Greene ? C'est pas de l'imagination ça, c'est de la triste vérité.
Marjorie Taylor Greene s'est vite empressée de présenter Daniel Penny comme un "héros". Soulignant aussi l'impardonnable, "que le monde a besoin de plus d'hommes comme ceux-là".
Non.
Surtout pas.
Tuer n'est jamais un jeu, toujours une anomalie. Même quand on se défend. C'est d'une tristesse absolue. L'intervention de Penny était probablement nécessaire, la mort, pas certain encore.
C'est ça qu'en cours on voudra déterminer.
Être appuyé et admiré par Marjorie Taylor Greene ne joue pas en sa faveur. Elle est reine des mauvaises positions. Un appui de celle qui est constamment du mauvais côté des intelligences ne doit pas se faire trop entendre.
Daniel Penny n'était pas un complet héros. Pour reprendre un titre de Micheal Jackson, il est, jusqu'à preuve du contraire, un
Smooth Criminal.
Enlevez-moi tous ces militaires mêlés au sport.
La guerre doit rester métaphorique.
Le hockey des séries, en ce moment s'enlaidit parce qu'on prends la guerre, au premier degré.