En 1973, à Fresnes (94), Malika, alors âgée de huit ans est morte après un interrogatoire par un gendarme, dans la chambre de l’enfant, et sans témoin oculaire (mais on entendait ses appels « Maman ! Maman ! »). Un autre gendarme gardait la porte et empêchait l’accès. Le récit de ce crime raciste est dans la première partie du livre de Jennifer Yezid, fille d’une des soeurs de Malika, donc sa nièce, et aujourd’hui seule survivante de la famille. Les gendarmes n’ont jamais été condamnés. Mais toute la famille a été décimée. La mère de Malika a néanmoins eu le temps de transmettre son témoignage. Quand elle meurt, Jennifer trouve des documents qu’elle joint à son récit. Il lui importe de faire connaître l’injustice et la violence subies, ne serait-ce que pour la dignité des siens, et pour qu’on n’oublie pas Malika, assassinée. Et aussi pour en finir avec la malédiction parce que tout enfant a le droit d’être protégé, et parce que, comme l’écrit dans sa postface Rachida Brahim, « la résistance dans nos vies, dans n’importe quelle vie, n’est pas une option, mais est une obligation ».