Je n’apprécie pas particulièrement les nouvelles, mais comme je ne lis jamais les quatrièmes de couverture, je me suis embarquée dans ce court livre sur le seul nom de l’auteur dont j’ai déjà lu les œuvres principales.
Une fois commencé, impossible de le lâcher. J’y ai retrouvé des constantes : la violence économique, la détresse des couples face à leur progéniture, l’omniprésence des armes à feu dans cette campagne bordelaise si merveilleuse par ailleurs.
Il ne s’agit pas de guerre de gangs dans les cités HLM, mais de décisions radicales aux conséquences sans retour, de héros malheureux du quotidien broyés par le monde moderne. J’y ai retrouvé l’ambiance des films de Stephane Brizé (En grève), où le désespoir rend les gens fous.
Un livre publié en 2011, un cri de détresse prémonitoire du mouvement des Gilets jaunes, mais que personne n’a entendu, et qui continue à résonner dans une grande partie de nos territoires.
Derniers retranchements, recueil de nouvelles de Hervé Le Corre, édité chez Rivages/Noir, 284 p. 9€