Repose-toi sur ce chemin de poussière qui s’entortille autour d’un souvenir. Ici, au cœur d’un pays que tu ne reconnais plus, au-milieu d’épicéas dont les chevelures portent une nuance de bleu pas encore nommée, tu peux t’asseoir un moment et regarder les voiles qui dérivent sur le pourpre de l’horizon. Des fontaines et des torrents, des écailles dorées, des rires surgis du passé, des regards que tu pensais oubliés, au seuil du monde des morts, là où les certitudes s’effritent, sur cette frontière où tu deviens un autre qui n’est pas encore celui que tu fus enfant.