65 joueurs se sont affrontés sur l'échiquier au premier Open d'échecs d'Alençon.
Alençon accueillait son premier Open d'échecs, samedi 6 et dimanche 7 mai 2023. Une réussite pour le club organisateur d'Arçonnay. On vous explique comment se déroule un tel tournoi !
Au top départ, les joueurs se serrent la main avant de commencer la ronde - Photo © L'Orne Hebdo
Week-end " royal " pour le club Le Roi s'amuse !
Le club d'échecs d'Arçonnay (Sarthe) a organisé son premier Open d'échecs, samedi 6 et dimanche 7 mai 2023, avec 65 joueurs passionnés venus s'affronter sur l'échiquier, au lycée Marguerite-de-Navarre, à Alençon (Orne).
Mais en quoi consiste exactement un Open d'échecs ? Voici quelques moments capturés de cette toute première édition, comme si vous y étiez...
Le classement Elo... ?
Il est 9 h 30 au lycée Marguerite de Navarre, les participants s'installent progressivement à la table qui leur a été attribuée, face à leur premier adversaire de la journée, qui n'a pas été choisi par hasard : " des appariements " qui joue contre qui ? " sont effectués mathématiquement par un logiciel selon le classement Elo, un système qui permet de comparer le niveau des joueurs entre eux ", précise Pascal Personéni, le président du club Le Roi s'amuse :
Au-dessus de 1 500 Elo pour l'Open A, en dessous de 1 500 Elo pour l'Open B. Il y aura donc deux tournois en simultané dans deux salles différentes.
Deux frères dans la compétition
" La majorité des participants viennent de Sarthe (63 %) ou de Normandie (22 %), certains arrivent de Nantes ou de Chartres ", ajoute Pascal.
À la table 1 de l'Open A, Ruben Harutyunyan, 19 ans, vient de l'Échiquier Club du Mans. Il est classé en catégorie maître avec ses 2 379 Elo. Safar est assis à quelques tables de lui : c'est son frère cadet d'un an et il joue, lui aussi, dans la cour des très bons joueurs avec un score de 2 333 Elo.
Cinq " rondes "
C'est le nombre de parties programmées sur les deux journées de l'Open.
Le décompte de la pendule que les joueurs s'apprêtent à actionner est fixé à une heure, un capital temps auquel s'ajouteront 30 secondes après chaque coup joué. Et les règles sont bien connues par tous : pas de téléphone portable, pas de communication orale avec les autres joueurs, allées et venues autorisées pendant que le chrono de son adversaire tourne, pour se dégourdir les jambes, s'aérer l'esprit ou encore observer le jeu d'un autre binôme...
Voilà, c'est parti : Sébastien Flament, arbitre international, donne le top départ de la première ronde. L'ambiance est décontractée, mais studieuse et la concentration se lit sur tous les visages, les yeux ne quittant désormais plus l'échiquier.
Au bout de 20 minutes, certains ont déjà remporté leur partie, d'autres mettront plus de deux heures à avancer leur dernier pion : " il y a des parties qui peuvent durer quatre ou cinq heures ! ", chuchote Pascal. Bilan des scores : 1 point pour le gagnant, 0,5 point en cas d'égalité, 0 pour le perdant.
Les résultats de cette première manche déterminent le classement des joueurs qui vont se rencontrer à la deuxième ronde et ainsi de suite jusqu'à la cinquième.
Le sacrifice de la dame
Les joueurs peuvent se lever pendant la partie pour regarder le jeu des autres, se dégourdir les jambes ou s'aérer l'esprit - Photo © L'Orne Hebdo
Pendant la pause, des termes entre initiés fusent : " tu fais le blitz la semaine prochaine ? ", comprenez une rencontre avec des parties de 10 minutes. " Non, je vais faire le rapide ", ces parties-là durent 20 minutes.
La jeune Iris sort tout sourire de la salle de l'Open B : " J'ai fait match nul contre un beaucoup plus fort que moi ! Apparemment j'ai raté un " mat en 2 " ! " Autrement dit, " elle aurait pu gagner la partie en 2 coups pour faire " échec et mat ", explique Sébastien, l'arbitre.
Dans les couloirs, le vétéran des joueurs, Daniel Zic, 72 ans, sourit : " J'ai perdu la partie en 32 coups, je n'étais pas très bien niveau temps ". Et si on lui demande quel est son coup favori aux échecs, celui qui joue depuis 40 ans répond : " le sacrifice de la dame ! Un coup spectaculaire, car on sacrifie la pièce la plus puissante de l'échiquier pour mettre le roi de son adversaire en échec et mat. "
" Dès l'âge de 4 ans "
Ruben et Safar ont, eux, tous les deux gagné leur première ronde : " Nous avons appris à jouer avec notre grand-père en Arménie. Là-bas, tout le monde sait jouer, les échecs sont une matière à part entière qui s'apprend à l'école, dès l'âge de 4 ans. "
Ruben Harutyunyan, 19 ans, frère de Safar, a appris à jouer aux échecs dès l'âge de 4 ans avec son grand-père en Arménie. Il joue au club des Échiquiers du Mans - Photo © L'Orne Hebdo
Y a-t-il de la compétition entre les deux frères ? " Il y en avait beaucoup lorsqu'on était jeune, il y en a moins maintenant ", sourit Ruben, sacré champion de France en 2017, et Safar, champion de France UNSS 2022 par équipe.
Une finale en famille
Et la finale de ce premier Open à Alençon restera décidément une histoire de famille jusqu'au bout : les frères Harutyunyan se sont retrouvés lors de la cinquième et ultime ronde, avec une victoire pour Safar qui monte donc sur la première marche du podium de l'Open A.
Joli finish également pour les deux fils du président organisateur, Léo, 18 ans, et Marius, 13 ans. Ils ont tous deux été sacrés meilleurs joueurs de leur club dans leur catégorie.
Rendez-vous l'année prochaine pour une édition tout aussi captivante ?
Classements
Open A. 1. Safar Harutyunyan (Echiquier Club Le Mans), 2. Jeremie Devallée (C'Chartres Echecs), 3. Arthur Forgeais (Echiquier du Bocage Briouze-Flers). Meilleur joueur du club Le Roi s'amuse d'Arçonnay : Léo Personéni.
Open B. 1. Paul Manvieu (Echiquier Club Le Mans), 2. Romain Arri (Echiquier du Bocage Briouze-Flers), 3. François Beancourt (L'Echiquier Fertois). Meilleur joueur du club Le Roi s'amuse d'Arçonnay : Marius Personeni.
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