J’attendais avec une certaine hâte Susanne Sundfør depuis 2017 et son dernier album studio à ce jour, et dont elle nous avait régalé d’une version live l’année suivante. Et cela encore plus suite à ses cinq collaborations avec Rôyksopp l’année passée sur Profound Mysteries.
blómi semble reprendre tel que Music For People In Trouble nous avait laissés, avec un morceau d’ouverture tout aussi étrange que ne l’était alors le final (en duo avec John Grant) de son dernier album. Puis, la magie revient, opère à nouveau, presque immédiatement, comme instinctivement. Ce n’est peut-être pas une coïncidence puisqu’elle a écrit blómi comme une lettre d’amour à sa fille :
« Je souhaite que cet album soit un antidote à l’obscurité qui domine notre culture aujourd’hui. Je veux montrer qu’il y a un autre chemin pour voir la réalité, si l’on ose faire le saut d’espérer un monde plus beau. »
Et en effet, l’ambiance parfois déchirante, mais tellement belle pourtant, de Music For People In Trouble semble aussi loin que proche, comme si elle n’avait pas disparue mais, simplement, avait été absorbée, intégrée, surpassée. Car oui, il faut affronter, encaisser, laisser les larmes couler, accepter de souffrir, littéralement laisser l’orage passer juste au-dessus de notre tête.
blómi, c’est s’épanouir en norvégien. Au cœur de l’album, l’unique chanson coécrite avec Jørgen Træen – lequel, comme précédemment, a produit tout l’album – est, en près de sept minutesn une véritable ode à la vie, presque gospel !
Que dire, si ce n’est que je ne savais pas à quoi m’attendre avec Susanne Sundfør car elle varie inexorablement les styles, tout en conservant son identité propre : entre autres, sa voix inimitable que j’adore. blómi est déjà l’un de mes albums préférés de cette année qui entame seulement son deuxième tiers.
(in Heepro Music, le 09/05/2023)
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