Par ce seul film, on anticipe Jerry Springer, les télé-réalités, le nouvelles en continu, Fox News, fake news, Donald Trump.
Toutes sortes de dérives publiques.
À un certain moment, le nouveau directeur de la programmation, incarné par un agressif chasseur d'argent Robert Duvall, demande à quelqu'un qui lui suggère de ramener en ondes le présentateur en possible chute libre mentale:
Ce qu'ils feront, bien entendu. Aussi une question que ce sont INÉVITABLEMENT posé tous les membres intelligents du Parti Républicain quand ils ont accepté la candidature de Donald Trump en 2015 pour la présidence des États-Unis. Dans le film, comme dans la vie avec Trump, ça vire au désastre.
Un peu plus loin, un des grands bonzes de la corporation qui mène la station télé, incarné par un terrifiant Ned Beatty, y va d'un monologue horrifiant, mais aujourd'hui très très vrai, concluant sur le fait que le monde est une business. C'est une scène qui glace le sang.
Parlant de sang. Les États-Unis ne sont jamais cohérent là-dessus.
Dans Fargo ou Burn After Reading, je défie quiconque de ne pas exploser de rire dans au moins deux scènes se terminant par un éclaboussement sanguin en plein visage de la personne qui tue ou "décompose".
Le sang, la violence, fait faire des millions aux studios de films. Ils ne ralentiront pas sur la chose.
Les ponctuels bains de sang causés par les armes à feu, aux États-Unis, un jouet dans ce pays déséquilibré à jamais, ne causent que des émois passagers, désormais. Et les armes à feu rapportent aussi des milliards aux États-Unis.
Le sang qui cause l'émoi, aux États-Unis, est étrangement ailleurs.
Ça défie toute logique. C'est non seulement ENCORE décidé majoritairement par un groupe d'hommes, mais c'est aussi encourager l'ignorance, ce qui semble devenu une vocation Floridienne.
La Floride, et j'ai l'impression que ça fait 14 fois que je conclus ainsi, est très très certainement, le dumb state.