Aux grossesses par procréation médicalement assistée (PMA) est associé un risque multiplié par 2 de prééclampsie, conclut cette équipe de gynécologues et de cardiologues de l’Hôpital de Staten Island (New York). L’étude basée sur l’analyse des dossiers de santé de plus de 2,2 millions de patientes et présentée lors de la 72è Réunion annuelle de l’American College of Cardiology appelle à une surveillance plus étroite des grossesses impliquant la FIV et les autres traitements de l’infertilité.
La prééclampsie est une complication liée à la grossesse caractérisée par le développement d’une hypertension artérielle et d’éventuelles lésions organiques avec des risques sévères pour la mère et le bébé : la prééclampsie provoque toute une série de symptômes et de complications et peut entraîner une éclampsie, une affection mortelle caractérisée par des convulsions et/ou un coma chez la femme enceinte, et dont le seul traitement curatif consiste à accoucher.
La prééclampsie a également des conséquences à long terme, notamment un risque élevé de prééclampsie lors de futures grossesses ainsi qu’un risque élevé de maladie rénale et de problèmes cardiovasculaires, tels que la maladie coronarienne, l’accident vasculaire cérébral et l’insuffisance cardiaque plus tard dans la vie.
Les technologies de PMA englobent toutes les interventions impliquant la manipulation in vitro d’ovules, de sperme ou d’embryons extraits à des fins de grossesse, dont la fécondation in vitro (FIV), l’insémination intra-utérine et d’autres techniques. Les grossesses par PMA peuvent être soit traditionnelles c’est-à-dire que la mère qui porte la grossesse a un lien génétique avec l’embryon soit, dans cette analyse, sans lien génétique avec l’embryon.
« La proportion de grossesses impliquant des technologies de PMA a doublé dans les pays riches, ces 20 dernières années »,
précise l’auteur principal, le Dr Ahmad Mustafa, résident en en cardiologie à l’hôpital universitaire de Staten Island, qui appelle à mieux intégrer les soins cardiovasculaires au suivi de routine des patientes concevant par PMA.
L’étude, représentative en population générale, est la première à évaluer comment les technologies de reproduction peuvent affecter le risque de complications cardiovasculaires pendant la grossesse. L’étude analyse les données de la National Inpatient Sample Database, afin d’évaluer ces taux de complications pour 5.874 grossesses par PMA et plus de 2,2 millions de grossesses « classiques » sur la période 2016- 2018. Précisément, les chercheurs ont calculé les taux des différents troubles cardiovasculaires dont d’arythmie cardiaque, de crises cardiaques, d’insuffisance cardiaque, d’œdème pulmonaire, de complications vasculaires, de prééclampsie et de diabète gestationnel pour les 2 groupes de participantes. Les femmes ayant conçu par PMA ont été appariées aux participantes ayant conçu naturellement, pour l’âge, l’origine ethnique et les principaux résultats de santé.
L’analyse révèle :
- un risque multiplié par 2 de prééclampsie dans le groupe « conception par PMA » ;
- des taux plus élevés de tachycardie supraventriculaire (fréquence cardiaque plus rapide que la normale),
- une incidence accrue d’œdème pulmonaire (une accumulation anormale de liquide dans les poumons) ;
- et de diabète gestationnel.
Quel mécanisme ? Les chercheurs suggèrent que le placenta peut se développer différemment dans certaines grossesses par PMA, augmentant ainsi la probabilité de prééclampsie. Ils précisent néanmoins que ce risque ne doit pas décourager les couples de recourir à la PMA.
Cependant, les auteurs insistent sur la surveillance et une prise en charge rapide en cas de problèmes cardiovasculaires et prévoient de les préciser en fonction des différentes technologies de PMA.
Source: American College of Cardiology’s (ACC) 72nd Annual Scientific Session Together With World Heart Federation’s World Congress of Cardiology 23 Feb, 2023 Technology-assisted pregnancies have twice the risk of preeclampsia
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Équipe de rédaction SantélogMai 7, 2023Équipe de rédaction Santélog