Posté par fdesbordes dans : ecrits (quand j'ai de l'inspiration) , trackback
le tailleur de mémoire, dans son intense costume noir, déambule le long des quais de seine. Scène de la vie courante, au fil de l'eau, pour une âme sans peine où cet amoureux du temps qui passe prolonge à l'envie ses traits d'esprit en inscrivant au burin les traces de son passé.
Il ganse et brosse un portrait de lacets-images, des lacets de fées bien sûr, celle de sa belle, tout en dentelle et broderie haute couture. Un amas de tissu sur son établi de bure, espace de travail où son rassemblés épars : tickets d'entrées, notes de frais, son dessous du premier soir, bocal d'eau de mer où elle s'est baignée, sous verre le rayon de soleil où elle a bronzé, le caillou sur lequel elle s'est blessé le pied, impressions, sensations...
De ce fatras aux milles odeurs il tissera un écheveau de souvenirs pour bâtir l'ouvrage de son histoire. Le tailleur de memoire taille l'instant et le couvre d'un voile pudique, celui de son présent.