J’avais adoré « Raingurl » en 2017. Il aura fallu patienter plusieurs EP pour que Yaeji, enfin, publie son premier album. À l’écoute de With A Hammer, de certaines chansons en tout cas, je ne peux que penser à Björk pour ce qui est de la personnalité, mélange d’audace et de candeur à la fois, que Yaeji semble posséder.
Il m’a fallu étonnamment du temps avant de réussir à appréhender cet album. M’étais-je trop fait d’idées dessus, avec trop d’espérances ? Les critiques plutôt dithyrambiques dessus m’ont-elles troublé en plaçant la barre trop haut ? Probablement les deux à la fois.
Car il faut bel et bien écouter With A Hammer sans aucune préconception, ni d’attente particulière. Et alors, il est tout simplement impossible de ne pas être happer par l’univers de Yaeji. L’artiste, qui a passé la plupart de son enfance entre les États-Unis et la Corée du Sud, a créé une musique tout aussi métissée que ses origines, et il n’est alors pas étonnant que la majorité des chansons ne soit pas uniquement en anglais mais incorporent des couplets ou refrains en coréen.
La musique de Yaeji est à l’image du titre de l’album, et donc de la photo d’illustration : oui, le marteau est bien un smiley certes plus moqueur que souriant ou menaçant, mais il s’agit bien de montrer qu’avec ce marteau, si elle le souhaite, elle peut tout détruire autour d’elle. Certes, pas pour le plaisir de détruire, mais plutôt pour le pouvoir d’évacuer sa rage en le faisant. Et puis Yaeji était fan d’anime shōjo comme Sailor Moon ou Kamikaze Kaito Jeanne – des super héroïnes qui l’ont inspirée et l’inspirent encore et toujours aujourd’hui.
Côté invités, notez la présence de K Wata, Enayet, Nourished By Time et Loraine James.
With A Hammer possède au final cette même puissance et fascination que Post (de Björk), mêlée du tendre impact de Robyn version Honey. Oui, Yaeji frappe fort d’emblée avec son premier album. Et ce n’est aucunement une surprise.
(in Heepro Music, le 03/05/2023)
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