Le 24 décembre 1923, après une semaine de procès devant les assises de la Seine, Germaine Berton est acquittée. Verdict étonnant, puisque Germaine Berton a reconnu le crime dont on l’accuse : l’assassinat de Marius Plateau. Marius n’est pas n’importe qui. Il est dirigeant des Camelots du roi, branche militante de l’Action française. Certes, personne ne doute des talents de son avocat Henri Torrès, militant exclu du Parti communiste en 1923 et que beaucoup considèrent comme le mentor de Robert Badinter. Cependant, il ne peut expliquer à lui seul qu’un jury, composé exclusivement d’hommes, acquitte une femme dont la personnalité va l’encontre de l’ordre social établi.
Une enfance marquée par la mort de Jaurès[1].
Germaine voit le jour le 7 juin 1902 à Puteaux. Cette ville fait alors part...