Mais il était un autre match qui s'était agrégé dans la coupe de France, ou plutôt, que la CGT et les médias voulaient voir en filigrane : celui des opposants à la " Moi qui vous parle, la seule vue d'un évier, même terne, m'embrase les sens au plus haut point, me noue le gosier, m'assèche la luette et m'irradie la sous-ventrière des mille flammes dévorantes du désir le plus fou. Je vois bien ce que mon discours peut avoir d'incongru auprès d'une portée de contribuables plus ou moins vivipares. " (Pierre Desprogres, 1986).
La chaîne d'information continue BFM-TV s'est également mobilisée pour l'occasion (afin de concurrencer sa rivale LCI devenue une chaîne ukrainienne, BFM-TV cherche de nouvelles obsessions ; il y a deux mois, c'était Pierre Palmade, mais cela n'a pas duré plus de quelques semaines). Pendant quarante-huit heures, elle n'a fait que disserter sur les risques d'Emmanuel Macron à se faire huer, à se faire siffler, sur est-ce qu'il ira assister au match ? Sur est-ce qu'il ira descendre sur la pelouse pour saluer les joueurs ? Sur faut-il interdire la CGT dans le stade ? etc. (non, j'exagère, cette dernière question n'était pas à l'étude).
Bref, tout le dispositif était en place, on a même envoyé des correspondants spéciaux au Stade de France (qui, je le rappelle pour les provinciaux, est situé en bordure du périphérique parisien !). On a mobilisé des équipes pour accompagner les militants de la CGT, que ce fût aux abords du Stade de France (ils distribuaient leur matériel de colère, un sifflet et un carton rouge) ou à côté de leur téléviseur.
Le rassemblement à côté du Stade de France que la préfecture de police avait interdit a été finalement autorisé par le tribunal administratif. Il faut insister sur notre système : nous sommes bien en démocratie et lorsque le pouvoir exécutif, un peu trop trouillard, prend des mesures un peu trop disproportionnées, le pouvoir judiciaire est là pour l'arrêter. C'est cela l'État de droit, c'est cela la démocratie et bien des pays et des peuples au monde nous envient ce système, à commencer par le peuple russe qui est dans l'incapacité d'exprimer une éventuelle colère contre son dirigeant Vladimir Poutine (par ailleurs fossoyeurs de centaines de milliers de personnes).
Objectifs à cours terne !
Allocution du Président Emmanuel Macron le 17 avril 2023 (texte intégral et vidéo).
BFM-TV avait également déployé tous ses éditorialistes maison pour disserter de l'éventuel camouflet que recevrait Emmanuel Macron à l'occasion de cette finale. De sa difficulté à être, de l'historique des Présidents de la République, de Jacques Chirac qui a quitté le stade lorsque la Marseillaise a été sifflée par des supporters, de Laurence Rossignol.
Olivier Véran souligne l'hypocrisie de la Nupes (22 mars 2023).
Emmanuel Macron : "J'assume ce moment !"
295 députés refusent de censurer le gouvernement pour sa réforme des retraites.
Les gens sérieux et les gens du cirque.
Séance à l'Assemblée Nationale du jeudi 16 mars 2023 à 15 heures (vidéo et texte intégral). La tactique politicienne du RN. Interview du Président Emmanuel Macron le 22 mars 2023 à 13 heures sur TF1 et France 2 (vidéo). Aurore Bergé fustige les oppositions (20 mars 2023). François Hollande qui n'a pas jamais le courage de descendre sur le terrain, du bisou de François Mitterrand à Jean-Pierre Papin, etc.
Alors, évidemment, quand il s'est passé ce qui s'est passé, c'est-à-dire que le Président de la République n'a pas été victime de la colère des supporters, on a entendu seulement quelques sifflets ou vu seulement quelques cartons rouges à la quarante-neuvième minute et trois secondes (pour faire Réforme des retraites 2023 : le Sénat évitera-t-il l'obstruction ?
Réforme des retraites 2023 : chemin de Croix à l'Assemblée.
Olivier Dussopt. Réforme des retraites 2023 : après les enfants terribles, les sages.
Discours de la Première Ministre Élisabeth Borne dans la nuit du 17 au 18 février 2023 à l'Assemblée Nationale (texte intégral). 49 alinéa 3) ou à la soixante-quatrième minute (pour les 64 ans de la réforme), non seulement les militants de la CGT ont été déçus (on les comprend bien), mais l'armée de journalistes de BFM-TV aussi a été déçue : il ne s'était RIEN passé ! Tout ça pour ça !
La moralité revient à un supporter à qui on avait proposé un carton rouge et un sifflet et qui a répondu à l'activiste frustré : laissons la politique à la politique, et le football au football (c'est beau de paraphraser des grandes phrases). La finale de la coupe de France est une fête sportive, et rien que sportive, également nationale, et le feu d'artifice qui a détoné par la suite dans la nuit du Stade a rappelé que l'heure était à la fête et pas à la colère. Et d'ailleurs, le discret Emmanuel Macron était-il vraiment là ? En tout cas, bravo les Toulousains !
Aussi sur le blog.
Parfois, il faut avoir la victoire modeste. Certes, il n'y a aucune modestie à avoir pour avoir gagné la finale de la coupe de France de football qui s'est déroulée ce samedi 29 avril 2023 au Stade de Paris, à Saint-Denis. Au contraire, l'équipe de Toulouse a mené le match du début à la fin, détrônant son solide adversaire, l'équipe de Nantes, détentrice du titre en 2022, avec un score sans ambiguïté de 5 à 1. Avec un tel score, c'est vrai qu'il n'y avait pas à être modeste et qu'il fallait fêter la victoire.
D'ailleurs, il était amusant d'entendre un journaliste dire à un joueur de l'équipe victorieuse : "Cela fait soixante-six ans que vous attendiez cette victoire". Le joueur devait avoir une vingtaine d'années et n'existait pas, probablement même ses parents n'existaient encore pas lorsque que Toulouse avait gagné pour la dernière fois la coupe de France, en 1957 face à Angers, c'était plutôt ses grands-parents qui avaient dû attendre soixante-six ans !
réforme de retraites versus le Président de la République Emmanuel Macron lui-même.
En effet, la tradition veut que le Président de la République honore de sa présence la finale de la coupe de France de football qui est, me semble-t-il, la manifestation sportive nationale la plus importante de l'année. C'était donc aussi l'occasion, comme c'est le cas depuis deux semaines lors de chaque sortie publique d'Emmanuel Macron, d'exprimer bruyamment (et sans délicatesse) son opposition au Président et à la réforme des retraites.
Évidemment, pas de casserole dans l'enceinte du Stade de France, pour des raisons de sécurité, mais la CGT a trouvé mieux, le sifflet (également interdit dans le règlement du Stade de France) et le carton rouge (arme de dissuasion massive). Pour la CGT qui s'est mobilisée pour l'occasion, il n'y a pas de petit événement qui ne pourrait donner l'occasion d'exprimer sa colère et fort des sondages d'impopularité élyséenne, la centrale syndicale voulait montrer la force de ses positions. Certes, c'était un peu puérile (et vain) mais on lutte comme on peut (faute d'électeurs mais aussi de syndiqués).
Sylvain Rakotoarison (29 avril 2023)
http://www.rakotoarison.eu
Pour aller plus loin :
Coupe de France de football 2023 : victoire de Toulouse ...et d'Emmanuel Macron !
La France et le football.
Réforme des retraites : feu vert (sans surprise) du Conseil Constitutionnel.
Grève des éboueurs à Paris.
Renouveau à la CGT.
Le maître des horloges et sa montre.
Jeudi, l'heure de vérité !
Sénat : mission remplie pour la réforme des retraites 2023.
Le choix du vote bloqué (article 44 alinéa 3 de la Constitution).
La retraire de Philippe Martinez.
Assemblée Nationale : méthode de voyou !
Sauver nos retraites par répartition.
Réforme des retraites 2023 : le projet du gouvernement est-il amendable ?
Dossier des retraites du gouvernement publié le 10 janvier 2023 (document à télécharger).
Conférence de presse de la Première Ministre Élisabeth Borne le 10 janvier 2023 à Matignon (texte intégral et vidéo).
Comprendre la réforme des retraites présentée par Élisabeth Borne ce mardi 10 janvier 2023.
Le non-totem d'Élisabeth Borne sur les retraites.
Le coronavirus supplante la réforme des retraites de 2019-2020
https://rakotoarison.over-blog.com/article-sr-20230429-macron-football.html
http://rakotoarison.canalblog.com/archives/2023/04/30/39894282.html