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L'édito du dimanche : intensité, incertitude, rebondissements, la WTA redevient-elle intéressante ?

Publié le 30 avril 2023 par Francky
L'édito du dimanche : intensité, incertitude, rebondissements, la WTA redevient-elle intéressante ?Il ne fallait pas le manquer ce match comptant pour le deuxième tour du tournoi de Miami entre Bianca Andreescu et Maria Sakkari. Spectaculaire, il le fut, à n'en pas douter. Remarquable, longtemps indécis, ponctué de cris rageurs, rempli d'une hargne émanant de deux joueuses au caractère bien trempé, le duel a très vite tourné en un bras de fer finalement remporté par une renversante canadienne, au prix d'un effort incommensurable. N'est-ce pas après tout le tennis qu'on aime ? La victoire au bout du sacrifice, la cruauté de la défaite, la ténacité que vient ébranler un coup venu d'ailleurs, l'abnégation dans la souffrance, la torture des petites voix intérieures au bout d'un échange âprement disputé, la lutte du corps et de l'esprit jetés dans la bataille, les errements du cœur quand tout semble perdu et que la solution finit par surgir au moment où l'on s'y attend le moins. C'est l'essence même du tennis qui a transpiré dans ce match d'une durée de trois heures. Pour les spectateurs que nous étions ce jour-là, la satisfaction était grande de voir sur un court une rivalité exacerbé entre deux joueuses qui prennent le mot combativité à la lettre. C'était d'autant plus beau à regarder qu'une telle intensité avait tendance à se faire rare sur le circuit féminin. Pourtant, l'ivresse de l'indécision fait bel et bien un retour fracassant cette année sur le circuit WTA, réjouissons-nous. D'une action qui peut faire tout vaciller, d'une balle qui écaille la peinture d'une ligne, d'un jeu décisif qui refuse de désigner la gagnante, nous voici venus aux belles heures d'un tennis débridé, perdant un peu de sa noblesse pour emprunter une trajectoire plus audacieuse. Surtout que Sakkari et Andreescu n'ont pas été les seules à nous émouvoir depuis que la saison a commencé. Ce sont à ce jour, et en attendant la suite, vingt-neuf rencontres qui sont allées vers une durée de trois heures et plus, à chaque fois au terme de combats parfois épiques et emprunts d'une dramaturgie digne d'une pièce de théâtre. Sorana Cirstea sauvant deux balles de matches contre Beatriz Haddad Maia à Dubaï dans une lutte de près de trois heures trente ; Camila Giorgi se faisant remonter au score par Kaia Kanepi alors qu'elle mène 5-0 dans la dernière manche à Miami mais qui parvient tout de même à l'emporter dans le jeu décisif, là aussi dans un match long de trois heures et demi ; Martina Trevisan, marathonienne des courts, homérique face à Maria Sakkari dans une bataille de trois heures quinze en United Cup ; Beatriz Haddad Maia renversante à Abu Dhabi en s'imposant au bout du suspense alors que Yulia Putintseva servait pour le match à 5-4 dans la troisième manche et que la brésilienne s'était procurée trois balles de match dans le second set ; Ana Bogdan menée 5-2 dans la dernière manche contre Anna Bondar à Madrid et qui finit par s'en sortir en gagnant au jeu décisif après trois heures de lutte acharnée ; Erika Andreeva victorieuse d'Harriet Dart à Austin après avoir sauvé deux balles matches dans ce qui reste encore à ce jour le match le plus long de l'année en cours, trois heures et trente-deux minutes. Le moins qu'on puisse dire est que les émotions n'ont pas manqué.Alors, bien sûr, les planètes ne furent pas toujours alignées, notamment dans les gros chocs opposant les joueuses du top 10, à l'exception peut-être d'une finale de Stuttgart échevelée entre Iga Swiatek et Aryna Sabalenka, au cours de laquelle le mot rivalité prit tout son sens. À Indian Wells et à Miami, par exemple, les finales ont clairement manqué de saveur, ce qui montre bien l'inconstance d'un haut du classement qui manque sans doute de cohérence et qu'on aimerait voir plus solide, plus régulier, tandis qu'un nivellement des valeurs semble s'opérer entre la vingtième et la centième place où l'on trouve plus de joueuses susceptibles de faire le spectacle. Il est vrai que les coups d'éclat sont plus rares entre joueuses du top 10 et l'on aimerait beaucoup que cela change de façon à ne pas avoir de finales ou de demi-finales au rabais. Cependant, on peut tout de même dire que la mutation qu'est en train d'accomplir la WTA va sans doute déboucher vers un regain d'intérêt pour le tennis féminin alors que celui-ci peine toujours à remplir les stades.

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