Album - PERFECTO - Quasar of love

Publié le 29 avril 2023 par Concerts-Review

Album - PERFECTO - Quasar of love

NoPo

PERFECTO Quasar of love LP 2023

PERFECTO se compose de :
- Toni RIZZOTTI (Enhancer et Die on Monday), chant, claviers, machines
- Miguel NOVAIS (fondateur de Perfecto, son premier groupe), guitare, choeurs
- Mathieu DOTTEL (Gogol 1er, Enhancer puis Bukowski), guitare, choeurs
- Jiu GEBENTHOLTZ (Supachill, Jamalafak, Jim Murple memorial etc), basse, contrebasse
- Romain SAUVAGEON (Ben Ellis, Bukowski), batterie.

Les musiciens se rassemblent en 2018, dans le Val d'Oise, avec pour but, de rendre hommage à la musique rock des sixties à aujourd'hui.
Vaste programme mais le Perfecto traverse les décennies. Avec cette armure, peur de rien, ils débutent par un concept album ambitieux.

Belle pochette, façon BD, signée 'Zariel' représentant un astronaute, au milieu du cosmos, qui s'arrache le cœur d'un geste violent.
L'esthétisme de l'écriture du nom du groupe, suggère joliment le mouvement.
Côté musique, le cœur y est.

L'introduction de 'Solutions', par un journal débité sur les ondes, met en place l'histoire de Bobby Blackheart (!), crooner has-been intergalactique du 31ème siècle à la recherche de sa foi en l'amour.
Puis une guitare, semblant improviser, s'étire comme au réveil.
Le galop sur les cymbales, suivi des coups sur la grosse caisse, l'encouragent à s'activer. C'est parti pour un long prologue dépassant les 8 minutes.
On ne s'y ennuie pas, parcourant des passages saccadés et d'autres plus planants.
La voix principale s'exprime rarement seule, des chœurs gourmands s'y accolant (sans coller).
Très changeante, elle peut rester suave, s'énerver et donner du grain ou même fusionner dans un fil électro.
La basse sonne particulièrement mélodique. Les arrangements dégagent une impression de live luxuriant.

Plusieurs interludes opèrent les jonctions d'une étape à l'autre.
C'est le cas d'illusions' aérien.

'Love 'n run' mêle une guitare électrique louvoyante à une seconde, acoustique, tendance blues.
Les vocaux, entonnés à plusieurs, apportent une douce euphorie mid-tempo qui conteste le 'run' du titre... sauf sur le refrain, plus enlevé.
En bout de course, la basse grondante et la batterie, bien marquée, arrosées d'éclats de cymbales, invectivent les troupes.
Le chant s'échauffe pour un final effervescent.

'If only' gratte une guitare sèche pour une complainte un peu country transformée ensuite en ballade 60's avec une voix ample et soul (Pink Floyd se contentait d'un 'If' très épuré en 70).
L'instrumentation gonfle avec plusieurs instruments. On croit deviner des intonations cuivrées, puis, un cri, parmi des chœurs grandiloquents, précède le morceau suivant.

Des chœurs, en émulsion, démarrent la ballade soul 'Little man' avec une voix légèrement rocailleuse.
Onctueux, ils n'hésitent pas à lancer des 'ouh ouh' qui réveillent the 'platters'.
L'orchestration gagne en emphase avec des claviers de folie, se permettant toutes sortes de sons et divagations.
Les guitares, elles, restent droites pour caler la mélodie. Ce passage s'arrête sur quelques bulles de piano.

Balançant des vocaux queenant (ou queenesques, pompeux quoi, mais fascinants) sur un piano puis une guitare grave, 'A lovely soul' se charge d'accrocher le wagon au suivant.

Les chœurs, décidément omniprésents, gorgent de 'oh ohohohohoh' 'Me, me and mine' (me rappelant bizarrement le virage blues de Nergal -Behemoth- dans le groupe Me and that man), titre à nouveau teinté de blues soul touchant, une 'love song' évoluant vers un rock foisonnant.
Les guitares versatiles interviennent à tout moment. La rythmique, à basse bien élastique, arrondit les angles trop saillants.
A mi-chemin, le morceau file dans une superbe accélération, lâchant la bride aux instruments et aux voix.

Un synthé goutte maintenant sur un tambour et une basse profonde, accueillant des voix chamaniques impénétrables.
Elles susurrent des incantations derrière un accord léger à la guitare.
2 minutes suffisent à 'Anywhere but here' pour rejoindre le titre suivant.

'Try to fly' démarre plus impétueusement, avec un chant sérieusement énervé.
Le clip présente une belle excitation communicative pour cette compo super entrainante.
Les guitares font trembler les cordes et la batterie, les murs voir même plus ('when the walls come tumbling down')...
La richesse orchestrale, qui suit, me fait alors penser à certains titres du Blue Oyster Cult comme sur 'Imaginos' ou le morceau 'Black blade' de Cultösaurus Erectus.
Au milieu, le miracle se produit... on s'envole littéralement et ça plane pour Bobby (me and Bobby) dans un avion anachronique, filant dans une nuit profonde... vers des lèvres roses qui concluent 'I'm from your heart'!

Voici un disque aventureux et sans limite, qui m'évoque le space rock tortueux de Todd Rundgren.
Surprenant à chaque détour, il séduit progressivement, au fur et à mesure que l'on en perçoit les détails.
Pour une première oeuvre, Perfect tôt, non?

01 Solutions-
02 Illusions
03 Love'n run
04 If only
05 Little man
06 A lovely soul
07 Me, me and mine
08 Anywhere but here
09 Try to fly
enregistré par Vincent THERMIDOR (Studio de la Tour Fine) et mastérisé par Raphaël JONIN (Studio J. Raph Ing)

https://www.facebook.com/Perfecto.the.band