Chance d’être accepté
Comme Ulysse, Plastic Bertrand a fait un bon voyage artistique. Parti de rien pour la gloire, excepté sa passion pour la musique, sa beauté plastique, son auto-dérison, sa voix énergique, il aura
enfin un nom et une présence. Il a la chance d’avoir des parents aimables et généralement tolérants face à cette oiseau de nuit, d’avoir des amis attachants, unis, tous bons vivants avec lesquels
il partage les aventures d’adolescence, les guindailles, les histoires de premiers baisers…, d’avoir Evelyne, une épouse pleine de compréhension et de maturité, confiante et indéfectiblement
amoureuse qui l’accepte tel qu’il est et qui ne l’entrave pas dans sa quête d’épanouissement artistique.
Luxe, sexe et drogue
Devenir une star, c’est le rêve de Plastic Bertrand, rêve qui plonge ses racines dans l’histoire familiale. Contrairement à sa mère, Motia, une femme très réservée et vivant à l’abri du regard des autres, Plastic Bertrand est l’homme qui n’a pas peur des qu’en dira-t-on et veut briller comme une étoile sur les scènes du monde. Son rêve devient enfin une réalité avec " Ca plane pour moi ", fait une entrée glorieuse dans le monde de la musique et profite de tout ce que le showbiz offre de jouissif à une star internationale qui vend bien : séjour dans les palaces, voyage dans des classe d’affaires, fringues, limousines, repas exquis à des tables étoilées, bref du luxe, du sexe et de la drogue. " Je ne réduis pas drastiquement ma consommation de poudre. Pendant plusieurs années, pourtant, la drogue me sembla tout à fait normale. Tout le monde en prend !. Ca fait parti du business, toutes les rock-stars de mon panthéon personnel en ont toujours usé et abusé ! … ", Écrit-il. Il doit son salut au spectre d’une rupture irréversible qui lui lance Evelyne qui connaît bien son mec et qui tape juste pour l’en sortir.
Les revers de la médaille
Sur son chemin de gloire se parsèment tant d’écueils. Patrick Bertrand n’y a pas que des hommes providentiels. " Le succès colossal de ‘Ca plane pour moi’ aura pour étonnante mais logique conséquence la détérioration sensible de mes relations avec Deprijck, rapports qui, comme on l’a noté, n’ont jamais brillé de cordialité. Certes, il est le compositeur et producteur artistique du disque, certes, il gagne mille fois plus d’argent que moi avec ce hit…..mais celui qu’on s’arrache d’une émission de télévision à l’autre, en France et désormais aux quatre coins du monde, c’es moi ". Patrick Bertrand est entouré par les proches qui veulent faire la fortune sur son dos à la faveur de sa naïveté et de son inexpérience. Lou Deprijck l’entraîne dans deux procès pour lui arracher le titre d’interprète de la chanson ‘Ca plane pour moi’, il en sort débouté et condamné à verser des dommages et intérêts pour " procédure vexatoire et téméraire ". A Roland Kluger, patron de la maison de disques, il est lié par un contrat de type léonin.
Au sortir de ces liens infernaux, les autres renards l’attendent au détour du chemin qui avec des projets qui n’aboutissent pas et qui avec des contrats où il ne trouve pas ses comptes.
Ailleurs, le fisc lui réclame des sommes astronomiques à titre d’impôt sur les revenus avec des sommations, mettant une légion de huissiers à contribution. S’il sort victorieux de la bataille judiciaire, le dû récupéré est versé à l’avocat à titre d’honoraire.
Aujourd’hui, il ne plane plus et il ne baisse pas ses bras. Il a quelques fers au feu, notamment avec la création de son propre label.
Etoile toujours incandescente
A la fin de son autobiographie, il dit ses raisons d’espérer pendant sa traversée du désert : " …j’ai toujours trouvé de l’énergie de répartir au front, même quand je touchais le fond de dépression. Non plus à la recherche du tube perdu(je veux m’estimer comblé en la matière) mais dans la oourse aux projets excitants, aux aventures divertissantes et aux surprises en tous genres qui, j’en suis certain, m’attendent au tournant ! Quant à moi, je guette sans cesse l’énergie après découragement, le succès après échec, l’amour après indifférence. Et je compte en prendre encore pour trente ans. Au bas mot ! "
Joseph Anganda, animateur radio