Mademoiselle K. Avec un tel nom de scène, comment pouvais-je passer à côté ? C’est pourtant le cas, mais j’ai une excuse – bon, peut-être pas une excuse, mais au moins une justification : j’écoute essentiellement de la musique internationale, et dès lors très peu, trop peu de musique française. Bien entendu, vous trouverez des exceptions dans ma discographie, dans mes articles. Des exceptions qui confirment la règle. Cependant, des exceptions le plus souvent de (grande) qualité. Je me souviens malgré tout très bien de la sublime pochette de son album Ça me vexe !
Avec son nouvel album éponyme, son sixième déjà, l’artiste française détonne littéralement, par sa musique d’une vivacité et fraîcheur étincelantes, et par sa voix, son chant de sirène qui vous enveloppe, vous envoûte, vous percute avec douceur, une douceur parfois glacée mais toujours teintée d’une saveur sucrée.
Katerine Gierak, de son vrai nom, mène son groupe, puisqu’il s’agit en fait d’un groupe, qu’elle publie elle-même dorénavant sur son propre label, Kravache ! Oui, il y a du « k » partout. Personnellement, la dernière fois qu’un disque made in France m’avait autant touché (j’excepte ces artistes plus internationaux que français tels Christine And The Queens par exemple), c’était pour Schérazade, en 2020, avec son Asile Exquis. J’adore ses paroles explicitement poétiques ou, pour être plus juste encore, poétiquement explicites.
Plus que jamais, et je pense que je ne cesserai jamais de le dire, ou tout du moins de le penser et, surtout, de le ressentir comme cela, nous avons besoin de voix féminine. De voix au sens propre, mais aussi de ce point de vue, ce versant si souvent, encore aujourd’hui, écrasé par celui des artistes masculins même si inconsciemment tant cela est dû à des siècles et des siècles qui ont normalisé cette prédominance masculine sur tous les domaines, dans les Arts en particulier.
Oui, Mademoiselle K est un peu notre Florence Welch (de Florence And The Machine) ou notre Bebe (la chanteuse espagnole de Un Pokito De Rocanrol, produit par le français Renaud Letang, qui produira Schérazade également) à nous, avec ses petites nuances à elle, bien française, qui font que malgré toute la prédominance de la musique anglo-saxonne, la touche française en musique est et restera toujours ce petit quelque chose que les autres nous envient ou, tout simplement, apprécient dans nos artistes.
(in Heepro Music, le 27/04/2023)
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