SHOWING UP [critique] : le cinéma rare et fragile de Kelly Reichardt de retour

Par Filou49 @blog_bazart
jeudi 27 avril

  

Entre son travail alimentaire dans l'école d'art que dirige sa mère, la préparation de sa future exposition, ses problèmes de chaudière avec sa propriétaire, elle aussi sculptrice, mais beaucoup  plus reconnue dans la bonne ville de Portland, Kelly à beaucoup de mal à trouver sa place et de la ressource dans son entourage.

Un frère border-line et un père aussi accueillant qu'envahissant, n'aident pas la jeune femme à se réaliser et à prendre son envol.  A moins que ce ne soit ce quotidien, entre petites défaites et petites victoires, qui finalement nourrit son œuvre. Comme à son habitude,  c'est tout en douceur que Kelly Reichardt installe ses personnages dans un hyperéalisme tendre.  En suivant les états d'âme de Kelly c'est la fragilité  de l'artiste qui est mise à nue. La caméra devient poésie pure pour écrire et décrire la triste mélancolie de notre condition  humaine.  La peinture du quotidien sans fard de "Showing up" devient une formidable déclaration  d'amour à l'Art et aux artistes qui, sans bruit, nous réunissent et nous réparent.
On en a chanté les louanges à moultes reprises : le cinéma de Kelly Reichardt est un cinéma rare et fragile, avec ses imperfections et ses fulgurances, ses films sont de véritables  œuvres d'art qui se méritent.  Kelly Reichardt on adore ou on abhorre, mais c’est une cinéaste politiquement très engagée qui a vraiment un univers remarquable en tous points.  Il est d'ailleurs fort intéressant de mettre  en parallèle " Jeanne Dielman ,23, Quai du commerce 1080 Bruxelles de Chantal Ackerman, qui ressort actuellement après avoir été  très récemment sacré meilleur film de tous les temps, et le cinéma, tout aussi délicat, intelligent et puissant, de Kelly Reichardt. Avis aux cinéphiles. 

SHOWING UP.***

Réalisatrice Kelly REICHARDT.

Film vu lors des avant première lyonnaise des Cinémas Lumière

En Compétition lors du festival de Cannes 2022