Depuis toujours il avait entendu son grand-père assortir ses plaintes acariâtres d’un tonitruant « tu me prends pour un jambon ? » quand il estimait qu’on se moquait de lui. Lui adopta cette phrase comme un tic et se mit à la prononcer à tout bout de champ. Sauf qu’un jour il rencontra une fille schizophrène qui confirma que oui, elle le prenait bien pour un jambon, au point de le découper en petits cubes avant de le déguster à la poêle avec un peu de beurre et des échalotes.