« Ce que je n’ai pas su » alterne deux narrations qui se font écho et qui se rejoignent progressivement au fil des pages. La première relate le chemin de croix de cette femme abandonnée de la plus lâche des manières, qui remonte progressivement dans le passé de cet homme dont elle ne savait visiblement pas grand-chose, dévoilant petit à petit une part d’ombre extrêmement douloureuse qui s’ajoute à sa propre souffrance. La deuxième donne la parole à Paul, qui nous dévoile son enfance, sa famille, ses amis et cette femme qui lui a dévoilé sa passion pour la lecture tout en alimentant son rêve de devenir écrivain alors qu’il était promis à un travail d’usine, comme son père…
La plume de Solène Bakowski (« Il faut beaucoup aimer les gens », « Une bonne intention », « Sans elle / Avec elle ») fait une nouvelle fois mouche dans ce récit qui retranscrit avec beaucoup d’émotions la complexité des relations humaines tout en rendant hommage à la lecture, à l’écriture et à la littérature en général à travers le parcours de ce gamin devenu écrivain à succès et de son éditrice, qui s’avère particulièrement attachante.
Si j’ai passé un excellent moment de lecture, je n’ai par contre pas eu de coup de cœur comme la plupart des lectrices. Je pense qu’à l’inverse du lectorat principalement féminin, qui s’est sans doute immédiatement lié aux deux femmes blessées qui ont partagé la vie de Paul, j’ai probablement surtout essayé de m’identifier au personnage principal masculin du récit et que c’est là que le bât blesse. L’amour que ressent cet homme envers une femme qui a l’âge de sa propre mère a déjà eu tendance à générer des images fortement désagréables dans mon cerveau, mais c’est surtout la manière dont il a abandonné l’amour de sa vie, après dix ans d’années communes, qui ne m’a pas semblé très probable. Je conçois que chacun conserve quelques secrets qui n’appartiennent qu’à lui et que l’on ne connaît jamais entièrement la personne avec laquelle on vit, mais là, la zone d’ombre m’a semblé trop grande et un tel abandon improbable de la part d’un homme qui aime encore sa femme.
Bref, un très bon moment de lecture… mais les hommes ne sont pas toujours aussi facile à séduire !
Ce que je n’ai pas su, Solène Bakowski, Plon, 352 p., 20€
Elles/ils en parlent également : Aude, Annick, Valmyvoyou, Karine, Sonia, Laurence, Chacha, Aurore, Caroline, Elodie, Cindy, Cassiopée, Sagweste, Céci Bon de Lire
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