Si elle s’est faite connaître au sein de son groupe Savages, dont j’avais évidemment entendu parler, c’est dans Humanz de Gorillaz que j’avais d’abord découvert Jehnny Beth. En effet, l’artiste française, Camille Berthomier de son vrai nom, chantait sur le morceau final « We got the power ». C’était en 2017. Moins loin dans le temps, cette année, c’est cette fois-ci en duo avec Liela Moss que je l’entendais à nouveau sur « Ache in the middle » dans Internal Workin Model.
Nous sommes en 2023 donc, et cette coïncidence n’en était peut-être pas une : alors que je m’apprête à aller voir Depeche Mode fin juin, l’annonce des premières parties européennes m’a révélé son nom – ce sera elle, en solo, alors que son unique album solo à ce jour remonte à 2020, un certain To Love Is To Live.
Première écoute de l’une de ses chansons, je tombe sur « French countryside ». Je fonds immédiatement. Je commande l’album. Je ne peux me résoudre à ne pas réécouter une seconde fois la chanson, quand bien même que je préfère découvrir l’intégralité de l’œuvre lorsque le disque arrivera. Et il est là. C’est aujourd’hui. Alors que j’ai l’album dans la main, je ne peux alors que me remémorer la pochette de Mechanical Animals de Marilyn Manson – l’Américain y figurant en androgyne extraterrestre. Ici, l’aspect extraterrestre est loin, l’aspect androgyne également : quelque chose d’une statue vivante, sachant ce qu’elle veut, ce pour quoi elle vaut se battre.
Si je cherche un peu, un lien (indirect) avec Marilyn Manson est bel et bien présent : ce cernier avait travaillé avec Trent Reznor pour son album révélation Antichrist Superstar, Trent Reznor (aka Nine Inch Nails) ayant à plusieurs reprise collaboré avec Atticus Ross pour des bandes originales de films (The Social Network). Le lien semblera ou non tiré par les cheveux mais, oui, Atticus Ross a ici coécrit et coproduit plusieurs chansons de To Love Is To Live.
Côté invités de marque, notez celle du producteur Flood, de l’ingénieur du son Alan Moulder, du batteur brésilien Iggor Cavalera (ex Sepultura) ainsi que celle du danois Trentemøller, de la chanteuse Romy Madley Croft (The xx) et bien sûr Joe Talbot (de Idles) et l’acteur irlandais Cillian Murphy. Bien entendu, je n’oublie pas le second de Jehnny Beth, avec lequel elle a publié plusieurs disques déjà : le Français Johnny Hostile.
Jehnny Beth chante, joue du synthé et du piano et, surtout, réussit à créer un univers totalement personnel alors même qu’elle s’entoure d’une variété incroyable d’artistes internationaux. Elle, que l’on peut également voir dans plusieurs films. Pas étonnant que Martine Gore et Dave Gahan ait pensé à elle pour leur tournée de Memento Mori, et dont je trouve que le titre s’accord parfaitement avec celui de To Love Is To Live.
(in Heepro Music, le 25/04/2023)
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