Min-Deed, My Empty Room (EP)

Publié le 24 avril 2023 par Concerts-Review

Cavalcade Production

michel

Min-Deed, consultance informatique?

Nein, Min-Deed, une formation originaire du Val de Morteau, dans le Doubs abstiens-toi, dont la genèse remonte à 2010, lorsque Caroline de Fraville ( graphiste, styliste, peintre, lyriciste, chanteuse) et Nicolas Robert ( passé chez RAN, et d'autres formations du côté de Besançon, dont Brent) décident de monter un projet musical basé sur les textes de Caroline.

Caroline de Fraville (textes, chant), Julien Becle (guitare), Alexis Piton (basse,guitare) et Nicolas Robert (batterie)

Photo credit: The Glint.

Qui se cache derrière The Glint?

Virginie duval de Fraville , on reste en famille....

Un cliché qui éveille la curiosité: un personnage revêtu d'une tunique rouge dont on n'aperçoit pas le visage, il est recouvert d'une cotte de mailles, tandis qu'en arrière-plan, d'autres silhouettes floues, drapées d'un linge blanc, tiennent un conciliabule, ambiance Eyes Wide Shut, cette pièce est donc loin d'être empty....

Le film commence, il ne s'agit pas d' une docu-réalité, non, une 'Fiction' entamée par quelques bruitages insolites, style A Space Odyssey, soutenus par une batterie frappée à coups réguliers,

Il faut patienter avant d'entendre la voix voilée de Caroline psalmodier un chant énigmatique, montant insensiblement en puissance lorsque un choeur vient la soutenir, à l'arrière une guitare rêche grince et excite les sens pour finir le thriller abruptement.

Sans le générique de fin, on reste sur sa faim.

' Hidden Words' mais pas hidden guitars, à la fois lourdes, incisives, répétitives, elles entrent en action après une intro liquide et venteuse, Nico tambourine en équilibriste, une nouvelle fois la chanteuse intervient après un prélude qui aura pris 60 secondes.

Après un break corrosif, elle reprend son discours, mi parlé, mi-chanté, et toujours saccadé, pour nous transporter dans un univers, mariant indus, trip hop, dark electro, qui peut faire penser aux conceptions d'une Erica Dunham ( Unter Null).

' Demons', pas ceux de minuit, tu veux nous refiler la nausée, débute par une intro impressionnante, atmosphérique et héroïque à la fois, elle s'achève par quelques notes au piano, avant l'entrée en scène de la chanteuse qui transforme la plage en ballade symphonique, digne des meilleurs morceaux de symphonic metal façonnés par Nightwish, Epica, Lacuna Coil et autres porte-drapeaux du genre.

Après une tendre amorce au synthé, prenant des tonalités glockenspiel, mademoiselle de Fraville, à la manière d'une Beth Gibbons de Franche-Comté, ouvre son âme et dévoile les désarrois amoureux qui la dévorent.

Le texte est servi sur un fond musical clinique, aux accents trip hop prononcés , tu te sens comme hypnotisé, étourdi par cette ballade dramatique et torturée.

Et tu boiras le calice jusqu'à la lie, tu y laisseras ton dernier souffle , 'The Last Breath', avec un intitulé pareil, tu te rends vite compte qu'il n'y a pas de place pour la gaudriole.

Le piano aussi tragique que les envolées déchirantes concoctées par Elton John dans ' Funeral for a friend', le drumming en mode marche funèbre et le chant émouvant, annoncent une séquence finale proche d'un requiem romantique.

Seigneur, entends ma prière:

... Libera me, Domine, de morte aeterna, in die illa tremenda : quando caeli movendi sunt et terra : dum veneris iudicare saeculum per ignem....

Tu dois écouter cet EP rigoureux et hautement original, à l'esthétisme raffiné et à la force suggestive puissante!