L’atelier d’écriture n°434 de Bricabook

Par Antigone

@ Christian Bowen

Je t’aime, et j’aime sans doute encore plus ton rire quand il déferle à l’improviste et se termine en cascade.
J’ai l’impression que tu vas mieux, que les sombres mois passés sont maintenant derrière toi. Je l’espère. J’ai fait mon possible pour que tu souris de nouveau à la vie. Si tu avais aimé ça, j’aurais même accroché des fleurs à tes cheveux. 
J’en fais des tonnes. Je suis à deux doigts de commander au soleil des couchers flamboyants, pour que tu t’extasies. Hier, j’ai imaginé une fête dans le jardin, avec des tables recouvertes de nappes blanches, des banderoles, du monde et de la musique. Avant de me souvenir que la foule te faisait encore peur, les gens, que c’était trop tôt.
Tu n’es pas prête, et moi non plus à risquer de te voir t’assombrir de nouveau.
Tu aurais aimé ça, avant, que je bouscule mes habitudes, que je mette un peu de désordre, de bruit, la vie qui pétille et prend des tours extravagants. Tu ne me trouvais pas drôle, tu t’impatientais parfois. Je crois que tu me trouvais ennuyeux.
Il faut dorénavant faire avec cette invitée, la douleur. Elle t’a prise toute entière, elle s’est dressée entre nous. Elle a redistribué les cartes. Elle m’a demandé d’être patient, de vous apprivoiser, toutes les deux.
Je ne sais pas si je sais bien faire, si l’attention que je porte à chaque détail est la clé, si mon amour peut suffire, j’essaie.

Un texte rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture d’Alexandra K – Une photo, quelques mots
Les textes du jour sont à retrouver ici [clic]

éé