Manchette de La Nación ce matin
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Exceptionnellement, eu égard à la gravité de l’actualité politique et sociale en Argentine, je publie aujourd’hui plusieurs articles quand mon habitude sur ce blog est de ne parler que du disparu lorsque le Río de la Plata pleure l’une de ses figures culturelles.
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Guillermo Calabrese (ci-dessus) nous a
quittés hier matin à l’âge précoce de 61 ans. Victime d’un
accident cardiaque, il a été transporté en urgence dans un
établissement hospitalier mais, à son arrivée, il ne présentait
déjà plus aucun signe de vie.
A ses débuts à la télévision, en 1997, avec Dumas,
qui l'écoute expliquer sa recette
Pendant dix ans, il a animé une
émission de cuisine tous les jours à l’heure du déjeuner,
Cocineros Argentinos,
sur la chaîne de télévision publique, avec une équipe joyeuse et
cordiale. Il y a quelques années, cette émission avait été
supprimée et l’équipe s’était dispersé. Depuis peu, Cala,
comme on l’appelait affectueusement, avait repris du service sur
Canal 9 avec d’autres compères.
Jeudi, à la veille de sa mort, il était au studio et animait son émission. Quelques heures avant que son cœur le lâche, il dialoguait sur les réseaux sociaux avec des téléspectateurs, comme à son habitude.
Il avait commencé dans les
années 1994 avec un autre télé-chef, El Gato Dumas, dont il avait
fini par prendre la suite. Chaleureux, rond, rigolo, il présentait
une cuisine simple à hauteur de particulier et d’amateur :
des recettes classiques, puisées la plupart du temps dans le
patrimoine culinaire et gastronomique du pays avec de temps à autre
des escapades dans les cuisines espagnole et italienne.
Politiquement, Cala était clairement à gauche et, un jour, il
l’avait montré pendant son émission en y faisant entendre une
chanson de foot hostile au président Mauricio Macri (les supporters
ont un don dans ce domaine et Macri les inspirait beaucoup). Cela
avait été si mal reçu par la partie du public qui votait pour le
président qu’il avait dû présenter publiquement des excuses dès
le lendemain.
La manchette à la une de Clarín
alors que l'article a été oublié dans la version papier du journal
Aujourd’hui, cet incident semble sinon oublié du moins si lointain qu’on lui rend hommage tant dans la presse de droite que dans celle de gauche.
Personnellement, j’appréciais ses émissions qu’il m’arrivait de regarder en direct lorsque j’étais à Buenos Aires (en tournée à l’intérieur, je n’avais jamais le temps) et à travers les replays en ligne de temps en temps en France. Il m’arrivait aussi de m’en inspirer avec un décalage de six mois dû à la différence des saisons.
Les larmes aux yeux, ses anciens collègues d’une nouvelle émission, ¡Qué mañana!, lui ont rendu hommage hier dans une édition spéciale.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire l’article de La Prensa
lire l’article principal de Clarín que la rédaction a oublié d’intégrer ce matin à son édition papier (il était pourtant bien visible sur la une et annoncé comme la page Spot qu’on cherche en vain sur la version imprimée – un acte manqué sans doute !lire l’article principal de La Nación