Bruno Le Maire, Ministre de l'économie et des finances français, a annoncé le 21 avril 2023 sur la chaîne d'information en continu LCI qu'il se donnait deux ans, d'ici début 2025, pour sortir du bouclier sur l'électricité.
Le terme de bouclier n'est pas employé fortuitement. Il donne l'impression, illusoire, de protéger les bénéficiaires, car il faudra bien que quelqu'un paie et ce ne sera pas l'État, cette grande fiction 1, mais tout le monde, enfin les plus vulnérables ou les non-initiés:
Selon Le Point, ce bouclier tarifaire, annoncé à l'automne 2021 par le Premier ministre d'alors, Jean Castex, au moment où les prix de l'énergie commençaient à augmenter fortement, devrait coûter 45 milliards d'euros cette année aux finances publiques.
En réalité, en perpétuant le bouclier tarifaire sur l'électricité, l'État continue de dépenser plus qu'il ne possède pour que tout le monde (comme défini plus haut) gagne moins, c'est-à-dire pour que l'inflation des prix réduise les gains destinés à être consommés ou épargnés, c'est-à-dire investis.
L'inflation des prix, en général et de l'énergie en particulier, est le résultat de décisions étatiques calamiteuses cumulées, certaines prises il y a longtemps:
- L'interdiction d'exploiter les gaz de schiste, sous la pression des lobbys écologistes.
- L'abandon programmé du nucléaire, sous la pression des mêmes lobbys, pour lui substituer, à coups et à coûts de subventions:
- des moulins à vent, baptisés éoliennes
- des panneaux voltaïques dans lesquels il faudrait tomber.
- Le marché européen de l'énergie où le prix de gros est donné par le coût de la dernière centrale appelée pour produire l’électricité dont le marché a besoin, une centrale qui va fonctionner au gaz, comme le rappelle Claude Sicard.
- Le confinement où le quoi qu'il en coûte, la bien nommée formule de l'irresponsabilité étatique, a consisté en définitive à payer les créateurs de richesses pour qu'ils n'en créent pas.
- Les sanctions économiques contre-productives prises pour provoquer l'effondrement de l'économie russe, rodomontade de Bruno Le Maire du 1er mars 2022, et qui n'ont pas mis fin à la guerre en Ukraine.
Comment se paie l'interventionnisme de l'État pour prétendument protéger? Par les déficits publics, par la dette publique et par l'impôt dont le rendement est mécaniquement augmenté par l'inflation des prix, alimentée elle-même par les déficits et par l'endettement publics en un cercle vicieux.
Pour justifier sa réforme des retraites, qui vise à prolonger l'escroquerie légale du mirifique système par répartition, lors de son adresse aux Français du 17 avril 2023, Emmanuel Macron a employé l'argument massue de ne pas vouloir accumuler les déficits et donc de ne pas augmenter la dette pour les générations futures.
Cet argument était dérisoire parce que justement il a accumulé les déficits publics pendant six ans et qu'il a fait passer la dette publique de 2 200 milliards d'euros à 3 000 milliards d'euros pendant la même période.
La maxime latine Errare humanum est, perseverare diabolicum, c'est-à-dire L'erreur est humaine, persévérer diabolique, ne semble pas faire partie de sa culture ni de celle de son grand argentier...
Francis Richard
1 - L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Frédéric Bastiat