Il y a tant de raisons pour que je revienne au livre de Marielle Macé, Une pluie d’oiseaux. Aujourd’hui, ce sera à propos du mot lui-même.
« Le mot "oiseau" contient toutes les voyelles ! Ponge l’a remarqué, et Jean-Christophe Bailly le commente : "en français selon son orthographe sans doute étrange le mot pour bird, Vogel, uccello, ave ou niao, le mot OISEAU contient toutes les voyelles de l’alphabet, ce qui en fait une sorte de chant intégré ou latent. » (Le puits des oiseaux) (…) On peut ajouter, comme me l’a suggéré Dominique Quelen, grand poète d’oiseaux lui aussi, qu’aucune des voyelles ici ne se prononce "au naturel" , toutes sont diphtonguées, reformées, prises dans des formations orthographiques raffinées, c’est-à-dire dirigées vers la performance de la parole, prises dans sa réalisation sonore et son évènement plastique. »
L'image qui accompagne cet extrait sur ce blog fait partie de ce que je nomme "art involontaire" et m'a été révélée par le soleil projetant une ombre au seuil du jardin, où volent des mésanges.