Magazine Journal intime
Son prénom était imprononçable, même par un champion du monde d’élocution. Il s’agissait d’un prénom inventé par ses parents, à une époque où sous l’influence de psychologues perturbés, on autorisa n’importe quoi : chalumeau, albator, biclou ou grande draisienne : le prénom de sa sœur qui ne mesurait pourtant qu’1m58 au plus fort de la saison des pluies. Il n’aimait pas son prénom mais on ne l’aimait pas non plus, ni lui ni son prénom qu’on ne savait pas prononcer ; aussi le condamna-t-on à la pendaison un lundi de Pâques où l’asile psychiatrique organisait des portes ouvertes.