On avait deviné qu’elle n’avait pas terminé de dire tout ce qu’elle avait sur le coeur et, de fait, ce second opus est dans la continuité du premier avec, il m’a semblé, davantage de profondeur, mais aussi de noirceur. Il faut dire que le décès récent de sa mère, personnage principal de cette autofiction pèse sur l’écriture.
Est-ce qu’on peut éviter les peines, la mélancolie, ce qui se répète, tous ces chagrins qu’on se trimballe et qu’ensuite on se transmet, est-ce qu’on peut les remiser, sous des pulls trop grands, dans les bras d’un amour de passage ou dans les mots qu’on écrit, est-ce qu’on peut seulement faire comme si cela n’existait pas ?Lisa Balavoine est toujours extrêmement touchante, parfois bouleversante. J’aime sa façon de raconter par bribes, qu’elle désigne sous le nom de fragments. Il y a quelque chose de l’ordre de l’explosion atomique dans son récit et c’est là que, pour moi, ce fut un peu trop. Sans doute parce que je traverse une période sombre et que c’est une souffrance de lire de telles confidences. Cela ne retire rien aux qualités de cette auteure à qui je souhaite de parvenir à écrire différemment. Il me semble qu’elle en a le talent.
Ceux qui s’aiment se laissent partir de Lisa Balavoine, Gallimard, collection Blanche, en librairie depuis le 11 mai 2022Éparse avait été publié aux éditions JC Lattès en 2018. Il faisait partie de la sélection des 68 premières fois cette année-là.