"Sarah Bernhardt, et la femme créa la star"

Publié le 14 avril 2023 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Elles ont été réunies par Annick Lemoine, directrice du Petit Palais commissaire générale de l'exposition, assistée de Stéphanie Cantarutti, conservatrice en chef, responsable des peintures du XIXe au Petit Palais et Cécilie Champy-Vinas, conservatrice en chef, directrice du musée Zadkine.

C’est sans doute la plus grande rétrospective jamais consacrée à cette figure mythique. A l’occasion du centième anniversaire de la mort de celle qui a été appelée "la Divine", "la Voix d’or" par Victor Hugo ou "monstre sacré" par Jean Cocteau. Elle a en effet disparu le 26 mars 1923 à l’âge de 79 ans, après une vie bien remplie et fort mouvementée. "La plus grande artiste de notre époque, celle à laquelle nous avions l’habitude de n’en comparer aucune autre, vient d’achever son existence rayonnante de gloire". L’académicien Robert de Flers commence ainsi son article dans Le Figaro du 27 mars 1923. Elle fut l’interprète des grands dramaturges de tous les temps, aussi bien Racine que Shakespeare ou Edmond Rostand notamment.

Elle fut l’amie de Sacha Guitry, de Georges Feydeau, Victor Hugo, Victorien Sardou et du musicien Reynaldo Hahn ou de peintres comme Gustave Doré, Georges Clairin, Louise Abbéma, Alphonse Mucha qui la peindront.

Elle a joué devant le Tsar de Russie et aussi devant des cows-boys en Amérique du Nord lors de tournées triomphales. Une section de l’exposition est d’ailleurs dédiée à ses tournées dans le monde entier. Elle sera Salomé d’Oscar Wilde et à 56 ans, jouera l’Aiglon. Elle n’hésitait pas à prêter son nom à des articles de grande consommation, même le fer à friser… "C'est la première femme à décliner son image en produits dérivés, de la poudre de riz à l'absinthe" écrit un de ses historiens. Elle créera sa propre compagnie, assurera la promotion de ses spectacles et dirigera des théâtres. Elle jouera dans de nombreux films. On l’amputa d’une jambe, ce qui ne l’empêcha pas de se produire sur scène ou devant les armées et de se transformer en infirmière durant la Première guerre illustrant brillamment sa devise "Quand même".

Le Petit Palais qui le possède, expose un de ses plus beaux portraits peint par son ami Georges Clairin ainsi que plusieurs peintures et sculptures qu’elle a réalisées elle-même, car elle est aussi peintre mais aussi sculptrice et également écrivaine, entre autres pour ses mémoires "Ma double vie". Une section entière de l’exposition reviendra sur cet aspect de création moins connu de sa vie.
Par ailleurs, femme indépendante, éloignée de toute convention, elle fut aussi dreyfusarde et fidèle soutien de Émile Zola.

De multiples objets lui ayant appartenu illustreront "Sarah intime", son intérieur, sa garde-robe, ses costumes de scène, des photographies, des affiches. Ainsi que ses excentricités, ses extravagances, sa démesure, en particulier sa ménagerie ou son cercueil en palissandre, capitonné, dans lequel il lui arrive de se coucher. D’un caractère bien trempé, Sarah Bernhardt était une véritable star avant l’heure, toujours en quête de nouveautés.

Rappelons qu'elle été le sujet de nombreux livres, rien que pour ces premiers mois de 2023 on retiendra: "Scandaleuse Sarah. La folle vie de Sarah Bernhardt" d’Elizabeth Gouslan chez Ecriture . "Sarah Bernhardt, scandaleuse et indomptable" d’Hélène Tierchant, chez Tallandier. "Sarah quand même" de Régine Detambel chez Actes Sud. Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur Dernier week-end des vacances. C’est la rentrée et nous nous l’affrontons tous en traînant nos galoches, ne sachant pas trop de quoi elle sera faite. Il y a un an, nous avions encore l’espoir que les problèmes et autres difficultés liés au Covid-19... LES BRÈVES