On se moque parfois des chinois qui attribuent des propriétés aphrodisiaques à la corne de rhinocéros ou aux testicules de tigre. Pas mal de gens de par le monde utilisent des poudres de perlimpinpin pour se soigner. A Malte, on raconte que les chevaliers n'étaient pas à l'abri de ce genre de superstition.
Dans la baie de Dwejra, sur l'île de Gozo, on trouve une plante endémique d'un rocher appellé "fungus rock", le rocher aux champignons. Un rocher pas très grand non loin dans la baie. C'est ce "champignon" le cynomorium écarlate que les chevaliers avait mis dans leur pharmacopée de la Sacra Infirmeria. Disséqué et réduit en poudre, on l'utilisait pour traiter la dysenterie, des hémorragies et des dermatoses. Il avait, bien sûr, des vertus aphrodisiaques.
Très recherché, sa rareté fait qu'il devint très cher.
Les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem avait le monopole de sa récolte et de son commerce. Le grand maître de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem Manoel Pinto da Fonseca mis le rocher, en 1744, sous contrôle militaire interdisant à quiconque de s'approcher du celui-ci. Le seul responsable de la récolte, accédait au rocher, par un système de va-et-vient, grâce à une nacelle d'osier. Cette récolte a duré jusqu'à la période de la colonisation anglaise sous la reine Victoria.
En réalité ce cynomorium n'est pas un champignon et n'a aucune propriété thérapeutique. On le trouve aussi dans les alpes, on l'appelle encore "éponge de Malte" ou "Bite de chien".