Marielle Macé cite encore dans son livre, Une pluie d’oiseaux, Fabienne Raphoz et cette idée : « Non seulement "je" porte en moi, comme "me" l’a fait remarquer Pessoa, tous les rêves du monde, mais je porte aussi un peu de toutes les espèces de "ma" branche jusqu’au DACU, le Dernier Ancêtre Commun Universel, dont sont issues les trois branches du vivant, autrement dit, l’ancêtre de toutes les espèces connues ou inconnues qui peuplent aujourd’hui la terre, ça fait beaucoup de monde. Le savoir, ou plutôt le reconnaître, retresse notre attachement inné à tout le vivant. » (éd. José Corti)
Ce passage, évoquant un peu d’ADN (qui est une tresse), fait entrer dans la question du langage où l’on va s’interroger sur ce qu’est parler. Aristote distinguait le son, la voix et le langage. Mais il ne s’agit pas de hiérarchiser « l’énonciation humaine » et « l’expression animale ». Il s’agit plutôt de les articuler, de « les faire cheminer l’une vers l’autre », ayant remis l’homme à sa place, de permettre une communication entre espèces.