Les histoires de mafieux en Italie ce n'est pas nouveau sur le petit écran. Pourtant, The Good Mothers s'avère bien plus originale que le papier ne le sous-entendait. De par le personnage féminin, cette plongée dans la mafia calabraise permet de casser un peu les codes habituels de la série italienne de genre. Il faut dire que The Good Mothers bénéficie aussi de l'authenticité du récit d'origine puisque The Good Mothers est inspirée d'une histoire vraie. Cette mafia est particulièrement riche et puissante et l'on ressent rapidement l'importance de ce qui nous est conté. Les clans sont tous paranoïaques et très possessifs envers leurs femmes en les traitant particulièrement mal, voire violemment. Le casting, solide à souhait, permet de donner du coffre à The Good Mothers et d'enchaîner les épisodes à une vitesse de croisière assez folle. L'originalité de ce récit est de nous plonger dans le monde des mafieux à travers ces femmes qui vont se présenter et tenter de mettre fin à la violence dont elles sont les victimes afin de donner une meilleure vie à leurs enfants.
Alessandra Cerreti, jeune procureure fraîchement nommée, s'est vue confier la tâche colossale de mettre les membres de la 'Ndrangheta, la mafia calabraise, sous les verrous. Pour ce faire, elle a l'idée de monter leurs femmes et leurs filles contre eux. La série raconte la quête de justice d'Alessandra qui s'efforce, au péril de sa vie et de celle des femmes qu'elle tente de sauver, de miner la 'Ndrangheta de l'intérieur.
La Calabre reste une région magnifique de l'Italie et elle est ici mise en avant de façon intelligente. Adaptée du roman du journaliste britannique Alex Perry par Stephen Butchard (The Last Kingdom), The Good Mothers marque une belle collaboration entre les britanniques et les italiens pour une série qui n'a pas froid aux yeux et qui sait tout de suite nous attacher à ses personnages féminins. La série ne perd pas de temps pour introduire ses personnages et son histoire ce qui permet tout de suite de cerner ce que l'on va suivre durant les six épisodes. A certains moments on retrouve un peu de Baby, la série italienne d'Amazon Prime Video qui a une thématique similaire et qui était elle aussi inspirée de faits réels. La comparaison est facile puisque l'on retrouve même Alice Barone déjà vue dans Baby. Une grande partie des deux premiers épisodes se concentre sur l'histoire de Anna Colace et la jeune Denise. Cela permet de voir qui sont ces personnages et surtout de s'attacher à elles avec l'envie de les voir gagner leur combat.
La place des femmes dans la mafia a toujours été difficile et n'a pas toujours eu assez de place dans les fictions. La seule que j'ai en tête reste Mafiosa, série de Canal+ qui a connu cinq magnifiques saisons. The Good Mothers s'inscrit dans une démarche assez différente mais similaire sur le pouvoir des femmes. Je ne connaissais pas du tout l'histoire dont The Good Mothers est inspirée. Visuellement, ces six épisodes sont léchés et travaillés. On sent que les producteurs ont voulu rendre compte de la Calabre, de la pauvreté de la région mais aussi de sa beauté afin que l'on soit émerveillés. Le visuel joue un rôle important dans une fiction de cet acabit et il ne déçoit pas du tout. Si a certains moments on a l'impression que The Good Mothers va tomber dans un piège et ne jamais se relever, la série trouve toujours une façon de relancer la machine afin de nous impliquer pleinement dans le récit. The Good Mothers est une série qui parle donc de la résilience et de la force de ces femmes qui décident qu'elles en ont assez et qu'elles veulent changer les choses dans leur vie.
Note : 7/10. En bref, une mini-série italienne réussie et inspirée de faits réels qui en plus d'être belle à voir s'avère intelligente et soignée.