Alors que les données sur l’association entre les troubles du spectre autistique (TSA) et les troubles cardiométaboliques, cette équipe de l'Université Texas Tech a entrepris une méta-analyse sur le sujet. Les conclusions, publiées dans le JAMA Pediatrics, confirment avec les TSA un risque accru d'obésité et de troubles cardiométaboliques tels que le diabète et la dyslipidémie.
Les dernières estimations suggèrent qu’1 enfant sur 44 âgé de 3 à 17 ans est diagnostiqué avec une forme de TSA (CDC 2009-2017). Rares sont les études ayant porté sur l’association entre les TSA et les troubles métaboliques. Une étude de l’hôpital de Philadelphie a cependant révélé un risque accru de 50% d'être en surpoids ou obèse plus tard dans la vie, chez les enfants atteints d'autisme et à retard de développement. Pour préciser le lien possible entre les TSA et les maladies cardiométaboliques, l’équipe du Texas a mené une revue systématique et une méta-analyse des données de la littérature.
Cette méta-analyse a conduit l’auteur principal, le Dr Kahathuduwa, du Texas Tech University Health Sciences Center à approfondir ses recherches par neuroimagerie.
La méta-analyse de 34 études portant au total sur 276.173 participants diagnostiqués avec TSA et 7.733.306 témoins, exempts de TSA, confirme que les TSA sont bien associés à :
- des risques plus élevés de diabète de type 1 ou de type 2 ;
- des risques accrus de dyslipidémie et de maladie cardiaque, bien qu'il n'y ait pas eu d'augmentation significative du risque d'hypertension et d'accident vasculaire cérébral associé à l'autisme ;
- les enfants autistes encourent un risque plus élevé de développer un diabète et une hypertension (HTA) ;
- Pris ensemble, ces résultats confirment donc le risque cardiométabolique élevé chez les patients atteints de TSA, ce qui doit inciter les cliniciens à surveiller plus étroitement les patients autistes, pour le risque de maladie et de complications cardiométaboliques.
L'autisme est-il à l'origine de ces troubles métaboliques ? Les chercheurs précisent que leur analyse n’en apporte pas la démonstration, mais que le risque cardiométabolique plus élevé chez les enfants autistes appelle une détection régulière et une vigilance de la part des médecins de soins primaires. Par ailleurs, ces données ont des implications pour la prescription de certains médicaments, pouvant entraîner des effets indésirables métaboliques chez les enfants autistes.
« Les parents d'enfants autistes devraient également être conscients du risque plus élevé d’obésité et de complications métaboliques. Ces parents devraient discuter de ce risque et des interventions de prévention possibles pour l’enfant, avec le médecin traitant ».
La prochaine étape a pour objectif de « générer des preuves qui soutiennent ou rejettent la causalité des associations observées ».
« La neuro-imagerie pourrait nous aider à mieux comprendre la corrélation entre l'autisme et l'obésité, mais il reste encore beaucoup de travail à accomplir », concluent les chercheurs.
Source: JAMA Pediatrics Jan, 2023 DOI: 10.1001/jamapediatrics.2022.5629 Association between autism spectrum disorders and cardiometabolic diseases: A systematic review and meta-analysis
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