Elle vouait une vénération pour Thoreau et possédait tous les bouquins de Kerouac en plusieurs langues, surtout celles qu’elle ne parlait pas. Elle utilisait un shampoing à la bave d’escargot élaboré par un groupe de hippie de San Francisco qui célébrait encore les poètes Beat à l’heure d’Internet et de l’intelligence artificielle. Il ne faisait aucun doute qu’elle ne résisterait pas à l’avenir qui s’annonçait, replié sur lui-même et agressif, individualiste en diable et stupide au dernier degré. Elle se suicida en avalant trois tubes de Xanax et en s’endormant dans son bain avec un livre de Brautigan.