Ces chercheurs de la Weill Cornell Medicine (New York) viennent de « trouver » un nouvel anticorps qui cible plus efficacement Omicron et d'autres variantes du SRAS-CoV-2. Ces travaux, publiés dans le Journal of Clinical Investigation confirment sa capacité à bloquer l'infection pour toutes les variantes dominantes du virus et pourraient ainsi conduire au développement de vaccins plus puissants et de nouveaux médicaments à base d'anticorps.
Certes et heureusement, la pandémie semble tirer à sa fin, mais le virus est là pour longtemps. S'il n'est pas bien contrôlé, il pourrait redéclencher des épidémies annuelles, explique l’un des auteurs, le Dr Wilson : « l’anticorps que nous venons d’identifier pourrait nous aider à éviter de nouvelles vagues de COVID-19 ou une autre pandémie de coronavirus ».
L’équipe du Weill Cornell travaille ici en collaboration avec des scientifiques de l'Université du Wisconsin-Madison, du Scripps Research et de l'Université de Chicago pour tester différents anticorps dérivés d'échantillons de sang de patients, contre les versions successives du virus apparues au fil de la pandémie. En effet, le virus évolue très vite. En se reproduisant dans les cellules de ses hôtes, le virus SARS-CoV-2, qui cause le COVID-19, acquiert de nouvelles mutations. Ces changements sont la matière première de nouvelles variantes, dont certaines ont une grande capacité d'échappement ou de résistance aux vaccins et aux traitements à base d'anticorps précédemment développés. Mais, si de nombreuses variantes sont apparues et ont circulé, seules quelques-unes ont eu le potentiel d'avoir un impact significatif sur les infections à l'échelle mondiale. Au nombre desquelles, Omicron, apparu pour la première fois en novembre 2021.
Les promesses de l'une de ces protéines, baptisée S728-1157
L’étude : au début de la pandémie, avant l'apparition des variantes, le Dr Maria Lucia Madariaga, professeur de chirurgie à l'Université de Chicago, avait prélevé des échantillons de sang de patients récupérant du COVID. Dans le cadre de la réponse au virus, le système immunitaire génère des protéines connues sous le nom d'anticorps qui s'accrochent à des parties spécifiques du virus, et bloquent sa capacité à infecter une cellule. L’équipe a donc analysé les cellules productrices d'anticorps à partir de ces échantillons pour trouver celles qui s’accrochaient bien à la protéine de pointe du virus- que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. Ces anticorps ont été testés contre 12 variantes du SRAS-CoV-2, dont la version originelle du virus.
- Les tests montrent que la protéine S728-1157 est très efficace à neutraliser non seulement les variantes plus anciennes, mais également 7 sous-types d'Omicron.
Cet anticorps se démarque ainsi par sa capacité à interférer avec Omicron.
Lors d'expériences sur des hamsters, l’équipe confirme que le traitement avec cet anticorps réduit ou supprime la charge de virus original, Delta ou Omicron, dans le nez et les poumons de ces modèles animaux. L’analyse de la structure de l'anticorps lié à la pointe virale a permis aussi aux chercheurs de comprendre où le virus il se liait et pourquoi les mutations d'Omicron étaient bloquées.
Pris ensemble, ces résultats suggèrent que le S728-1157 pourrait devenir la base d'une alternative indispensable aux traitements conventionnels à base d'anticorps. L'arrivée de variants, notamment d'Omicron, a rendu inefficaces bon nombre de ces thérapies ou anticorps monoclonaux.
C’est également une base pour la conception de nouveaux vaccins s’appuyant sur la protéine de pointe pour stimuler la production d'anticorps. Car la configuration de la pointe évolue aussi et les vaccins actuels à base d'ARNm ont cependant tendance à produire des pointes plus fermées.
Ainsi, la prochaine génération de vaccins devrait essayer de stabiliser le pic dans une position plus ouverte…
Source: Journal of Clinical Investigation 2 March, 2023 Site of vulnerability on SARS-CoV-2 spike induces broadly protective antibody to antigenically distinct Omicron subvariants
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Équipe de rédaction SantélogAvr 11, 2023Rédaction Santé log