Il pleut. C'est le bon moment pour Respirer la pluie, à l'invite de Danielle Risse.
Pour la respirer, elle conseille de prendre son temps pour lire ses poèmes où:
Au passage des saisons
Les mots se bousculent.
Le décor, quand il pleut, est en noir et blanc. C'est un temps qui a ses vertus:
À travers la grisaille
Le vent emporte
Mes vieux souvenirs.
Mais le vent n'y suffit pas. Il s'accompagne de larmes qui lui dissipent la vie:
Nuages obscurs
Paysage simple et pur
La pluie efface toute trace
D'un pesant fardeau.
La poétesse évoque la maison sous les arbres, fermée, aux volets clos, dans laquelle
Les heures remplies d'amertume
S'écoulent
Inexorablement.
Elle lui inspire ces deux strophes qui réapparaissent plus loin dans le recueil, en écho:
Derrière le mur
Chante un oiseau.
Une ombre échappée
A laissé l'empreinte d'une rose.
Beauté secrète
Qui écoute en silence
La réminiscence de la terre.
La poétesse n'est pas désincarnée. Seule, elle parcourt les instants fragiles de [sa] vie:
À travers l'absence
Je m'en vais respirer la pluie.
Tout n'est pas perdu. La vie, essentielle, continue. Elle sait faire du ciel son complice:
Il suffit d'une étoile
Pour m'aider à traverser
Le paysage humain.
Francis Richard
Respirer la pluie, Danielle Risse, 88 pages, Éditions de l'Aire
Livres précédents:
Si près des étoiles / Saint-Pétersbourg (2016)
Et l'ombre devient soleil (2019)