Bachelard contemporain à la Fab., à Paris (4)

Publié le 10 avril 2023 par Onarretetout

Brûler dans sa cendre même, s’élever déjà au-dessus de la cendre reposée, voilà le grand rêve phénicien qu’a dû connaître Éluard :
Je n’ai vraiment plus besoin d’ailes
Pour calciner ma pesanteur.
Je ne relis jamais ces vers sans entrer dans une longue rêverie, sans entrer dans les rêveries qui changent suivant la couleur du jour. Parfois j’accepte une grande patience de repos, comme si le repos usait la souffrance, calcinait les souvenirs, et cela sans fin, sans fin, jusqu’à devenir conscience de cendre. Mais, en d’autres heures du songe, les vers d’Éluard m’allègent, des ailes  plus heureuses emportent ma pensée ; la poésie m’a délivré, elle me redonne un matin.
(Bachelard, Fragments d’une poétique du feu)


Isabelle Bonté-Hessed2
(La psychanalyse du feu)