"Lune de sang: Les frères Fiorelli" de Cathy James

Par Cassiopea

Lune de sang : Les frères Fiorelli
Auteur : Cathy James
Éditions : Maïa (10 Février 2023)
ISBN : 978-2384418954
254 pages

Quatrième de couverture

Tonino, Jacquino, Sérafino : trois frères en quête d’honneur, d’équité… et d’amour. 1953. Après 18 mois d’absence, Sérafino est de retour à Sora, prêt à construire un nouvel avenir. C’est ainsi qu’il se retrouve un jour contraint d’accepter de travailler dans la société de son frère, devenu un chef d’entreprise accompli. Une réticence qui se transforme en rage froide lorsqu’il découvre que Tonino est en lien avec la mafia locale.

Mon avis

Ce roman, inspiré de la vie de la famille de l’auteur, se déroule principalement en Italie, en 1953 avec des retours en arrière en 1948.

À cette époque, il y a beaucoup de chômage dans ce pays, le quotidien n’est pas simple. Les hommes doivent faire leur place, les femmes également. Personne n’est vraiment libre d’aimer, il faut tenir compte du milieu social, de mésalliances si les parents des mariés ont un contentieux (on n’épouse que quelqu’un de même « niveau » financier, culturel, …). Il est nécessaire d’avoir un « bon » travail, de plaire à tous et pas seulement à la future épouse, ce serait trop facile….

Dans ce récit, nous allons découvrir les trois frères Fiorelli et tous ceux et celles qui gravitent auteur d’eux, parents, amis, collègues, voisins. Ils n’appréhendent pas le monde de la même façon, les rivalités, les jalousies, sont présentes. Les mauvais choix entraînent l’un ou l’autre sur des chemins de traverse bien ardus. L’ambiance est parfois lourde, délétère, notamment quand l’un d’eux s’aperçoit que son frérot n’est pas franchement honnête. Comment en est-il arrivé là ? Et quelles solutions trouver pour s’extirper de cette situation délicate ?

Les relations humaines sont complexes et l’auteur le montre. Comme ça se passe en 1953, de surcroit en Italie, les gens sont encore attachés aux traditions, au « qu’en dira-t-on ». On vit un peu à l’ancienne, il faut faire « ses preuves », se faire accepter…. Les femmes sont attachantes dans leur timidité, leur volonté de s’en sortir, de garder leur mari sur le droit chemin.

Avec une écriture fluide et agréable, une plume précise pour évoquer ses personnages et leurs traits de caractère, Cathy James nous offre un récit prenant. Elle maîtrise parfaitement le contexte historique où elle a installé son histoire. Elle note quelques références intéressantes en bas de page et cela complète vraiment ce qu’on lit. J’ai appris beaucoup de choses, entre autres, sur l’accueil des italiens à la poterie de Dommartin. Cela m’a donné le souhait d’en savoir plus sur cet épisode. Quand on sait que c’est son passé familial qu’elle évoque, son texte prend d’autant plus « sens ». On comprend qu’elle a écouté les anciens, qu’elle s’est renseignée pour faire vivre cette période de la vie de ceux qui ont tracé la route avant elle. C’est sans doute pour cela que le texte est « vivant » et qu’on a presque l’impression de voir le « film » d’une destinée sous nos yeux.

J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce livre.