La chasse aux oeufs est ouverte ! Et tout particulièrement celle du cacao de qualité, une denrée qui se bonifie de plus en plus chaque année malgré l’inflation galopante. Et tout particulièrement en France, où 30% du chocolat consommé est noir à en croire de récents sondages, contre 5% seulement chez nos voisins européens. En témoigne la place toujours croissante qu’il occupe en rayons : et pas uniquement pendant les fêtes.
Si les enfants goûtent volontiers à n’importe quelle friandise (parfois quitte à frôler « la crise de foie »), les consommateurs aguerris traquent désormais le pourcentage de cacao et la qualité du produit comme le Saint-Graal. Peu importe qu’il soit à 70, 85, 90 et dans certains cas presque pur (à 99% !), nos chers compatriotes en sont dingues. Même les marques les plus régressives sont désormais forcées de s’adapter en modifiant leurs recettes.
Pourquoi docteur ? Bien connu pour ses nombreuses qualités en matière de santé et ses propriétés anti-dépressives, le chocolat noir serait même doté de nombreux bienfaits pour le système digestif comme le microbiote intestinal (grande préoccupation du moment !) à condition d’être consommé avec modération. Deux-trois carrés tout au plus, n’en déplaise aux gourmands. Longtemps boudé pour son amertume, voilà qu’aujourd’hui il a le vent en poupe !
Belle revanche. Après le Black Friday, ce week-end s’annonce noir lui aussi et surtout bien corsé… pour la planète. Fallait bien qu’il y ait un pépin (ou une fève dans ce cas précis) pour casser l’ambiance. Car le cacao serait le principal responsable de la déforestation notamment dans les pays africains, sans parler de son empreinte carbone à laquelle viennent s’ajouter la transformation, le packaging et le transport passé l’étape de production. Pas très vert somme toute, car la filière resterait encore très opaque malgré les labels bio ou responsables imposés aujourd’hui par certains pays. L’Union européenne serait en passe de s’y mettre à son tour aux dernières nouvelles. Noir, c’est noir.
Il n’y a plus d’espoir ?
Alerte « Good news » ! Déguster le fameux carré comme on croquerait la pomme sans complexes s’avère néanmoins possible sous certaines conditions. On ne parle pas là de l’aspect nutritionnel du produit mais bien de son impact social sur l’Homme qui rallonge une addition déjà suffisamment salée. Sujet délicat car synonyme de plaisir, le chocolat – ce démon – illustre parfaitement un système capitaliste à bout de souffle.
Vaste défi que celui de rendre la filière plus équitable pour en faire un outil de développement et non un frein au commerce local ! Pour l’heure, gardons-nous de faire des leçons de morale ou d’écologie (surtout la bouche pleine) aux autres pays alors que l’Occident est le principal responsable de la pollution mondiale depuis la révolution industrielle. Ce constat suffira-t-il à modérer la gloutonnerie des grands groupes ? Rien n’est moins sûr. C’est au consommateur que reviendra encore la charge de faire ses propres arbitrages pour peser sur la balance de l’offre et la demande de cacao équitable. En attendant, savourez son fondant et gardez un oeil ouvert au cas où il y aurait un lapin qui passe. Joyeuses Pâques à tous !
PS: faites gaffe quand même à votre glycémie 😉 #PassionChocolat.
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