Violences, pourquoi ?

Par Mpbernet

On nous dit que notre pays s’est archipellisé, en proie à un individualisme accentué par la crise du Covid et ses enfermements … que nos institutions ne fonctionnent plus.

Ce que je ressens est une terrible crise de confiance d’une grande partie de nos concitoyens qui ne comprennent pas le monde dans lequel ils vivent – et pour certains survivent grâce à la collectivité pourtant. Un énorme ressentiment mué en colère envers les inégalités criantes : ceux qui réussissent à s’en sortir et les autres.

J’ai tendance à penser que l’éducation - ou plutôt ses carences – est grandement responsable de cette faillite. Personne ne comprend les rouages de l’économie internationale, pas plus que les institutions politiques qui nous régissent. La colère explose depuis six ans envers le gouvernement car rien ne change pour les plus démunis, sauf en pire. Et cependant, de moins en moins d’électeurs se sont déplacés pour mettre leur bulletin dans l’urne, alors que l’offre politique était parfaitement claire.

Et les perspectives ne sont pas porteuses d’espoir. L’inflation est un impôt invisible qui écrase les plus pauvres, bien plus douloureuse que l’impôt sur le revenu. Taxer plus fort les privilégiés n’aura pas l’effet attendu, mais ce sera sans doute nécessaire symboliquement, pour calmer le jeu. Et comme toujours, un « effet de cliquet » ne fera pas revenir les prix en arrière, même si les tensions internationales s’apaisent.

Nos dirigeants ne disposent d’aucune marge de manœuvre, quels qu’ils soient. Une nouvelle donne politique ne changerait rien à la situation. Qui descendra alors dans la rue pour manifester une fois que nous aurons changé la donne ?

La journaliste Ghislaine Ottenheimer, dans Challenges du 1er avril a raison : longtemps l'Etat a fait comme si, au nom de l'égalité, tous les citoyens avaient les mêmes droits et donc accès aux mêmes services publics. Mais c'est une utopie.

"On a construit des hôpitaux, des gares, des tribunaux, des centres des impôts, des bureaux de poste, mais aussi des piscines, des salles polyvalentes, des stades, des musées, des cours de tennis, des patinoires ... Les élus locaux étaient jugés à l'aune des investissemernts obtenus. Et puis un jour, l'Etat n'a plus eu les moyens de payer. Il a fermé, ou délégué aux collectivités locales qui n'avaient pas les moyens, elles non plus. Cela a provoqué une immense frustration, un sentiment d'abandon."

En fait, je commence à y voir plus clair dans certains discours politiques en étudiant de plus près l’idéologie de la Commune de Paris et ses concepts rémanents  … Car une des caractéristiques de notre vie politique est de se référer au passé, comme si on regrettait un âge d’or imaginaire. J'en reparlerai bientôt.

C’est pourtant vers l’avenir qu’il faudrait nous tourner, mais ça, c’est bien plus effrayant !