Endless Bud à La Grande Ourse de Saint-Agathon, le 1 avril 2023
NoPo et Noëlle
ENDLESS BUD - Samedi 1er Avril - La Grande-Ourse Saint-Agathon - 21h
Un programme convivial à la Grande Ourse ce samedi (oui, ça nous dit!), la foule ne se presse pas mais les sourires fleurissent.
L'ambiance chaleureuse de cette salle ne se dément pas ainsi que sa programmation particulièrement pointue en blues (pas sectaire pour autant).
Cette soirée a motivé les nombreux photographes à l'endless memory card et ça va canarder d'autant qu'Endless Bud ouvre le bal.
6 musiciens, rassemblés fin 2019 (mais, amis de longue date et jouant déjà ensemble auparavant notamment dans 'Ecoute comme ça sent bon' qui tâte du cuivre), représentent le blues de l'Argoat (le chant des terres comme disait Philippe Pascal).
Originaires de Saint-Carreuc, Plaintel, ou Plœuc-L'Hermitage (puisque les 2 font la paire aujourd'hui), ils veulent nous faire croire qu'ils ont voyagé à pied ou à vélo car ils ont peiné à faire le plein (d'essence).
Bon, pas pratique, c'est quand même pas un tracteur qui transporte le matériel (ni des ânes!)!
Leurs noms aux blueseux, tu veux savoir?
Romain Guillo : Vocals, harmonica
Alan Maitrallain : Guitar
Guillaume Boschat : Drums
Nicolas Chauvin : Bass
Julien Martinet : Keyboards
Julien Bordes : Guitar
Un mélange de jeunes et moins jeunes amoureux du blues-rock 70's à guitares généreuses et clavier (Vox il parait) aux humeurs versatiles.
L'organisateur Melrose, un peu oui mais, la technique n'inonde pas la scène de cette couleur (rose), elle varie les teintes comme des vagues à l'âme.
Quant au son, le ton? Non, inutile de monter les décibels, c'est parfait!
Ils ont de l'humour les bluesmen blancs, ils commencent par la fin avec 'Last one', qui met les choses en place à travers une rythmique carrée et un clavier doorsien.
ça excite grave, déjà, un spectateur!
'Believe it' enchaine sur un rythme lancinant. Le clavier plante la cadence, confirmée par le duo basse/batterie et se permet quelques sinueuses.
L'une des guitares (à droite) fuzze à tout va. La seconde (à gauche) lâche des griffures félines (même si c'est le batteur qui s'appelle Boschat).
En parlant de batterie, la frappe de Guillaume, monolithique et métronomique, ne dévie pas d'un iota. Quant à la voix, elle gronde, chaude et enveloppante.
'Tears' ouvre par un riff entêtant. Romain arpente la scène sans arrêt, trainant son âme de bluesman en peine, sur ce titre en boucle insistante aux faux airs de 'Roadhouse blues'.
Pour autant, un sourire zèbre son visage, montrant son plaisir d'être là. A gauche, les 2 Julien (un grand bonnet et un moins grand barbu) semblent, aussi, vivement s'amuser.
'Vous la sentez cette pression?', la question matche avec un faux départ sur 'Fucking' mais la bonne humeur est de mise, on ne se prend pas la tête et le clavier lance les hostilités.
Le rythme balance, ensuite, dans les scies de guitares et la batterie puissante. Le gosier de Romain éructe sur la rocaille.
Après avoir repris leur souffle, les gars montent la sauce et le chanteur hurle des 'Fuck' devant une basse au manche élevé (désolé, j'ai vérifié sur la vidéo, c'est la vérité!).
Dérouler 'Darling' après 'Fucking', c'est osé! Ma mémoire (parfois défaillante) m'indique qu'il s'agit de ce titre, très funky, incitant aux mouvements du bassin et pas que (le 10 Avril cette année) ...
Nicolas, tout sourire à la basse, se promène régulièrement du fond de la scène à l'avant et va saluer ses collègues de chaque côté. Faut dire qu'on a tous envie de bouger et y'en a un devant qui s'en prive pas!
Ils ne fréquentent pas le Moody blues, plutôt le maudit blues (merci MC minot et le Doc) et jusqu'au 'Bloody Blues' dégoulinant.
Le spectateur excité ne lâche rien et il ira jusqu'au bout. Romain le tacle avec délicatesse.
'Lighthouse', le phare (pas ma faute si c'est un symbole phallique), on connait en Bretagne!
Introduit avec tonicité à l'harmonica, ce sombre (mal éclairé?) mid-tempo permet de nombreux échanges entre claviers et guitares.
La voix grave se mêle au fuzz du côté d'Allan'.
Non, je n'ai pas eu une absence même pour changer l'eau sur les patates. J'ai entendu pour la première fois les 4 morceaux suivants (et quelques autres d'ailleurs).
Je ne vais donc pas les décortiquer, j'ai oublié mon carnet de notes!
Le set touche à sa fin.
'Proud' démarre avec une guitare saturée, bientôt recouverte d'orage au clavier puis couronnée d'un harmonica plus loin.
Ce morceau, fier évidemment, fixe le maitre étalon de la musique endlessbudienne.
La couche orchestrale gonfle, épaisse et musclée. Le morceau insiste, tel un forcené, et finit par nous rentrer dans le crâne.
'Run away' ne signifie pas que les gens partent en courant. Non, tout le monde prend son temps et ce dernier morceau, énergique, laisse une excellente impression.
Le public en a eu largement pour son argent, celui qu'il a bien voulu donner librement à l'entrée (quand je vous disais que c'était convivial).
Faut bien qu'ils vivent nos chers artistes!
Après un EP 4 titres (enregistré par Jok de FauXX) en carte de visite, un album doit paraitre en 2024.
D'ici là, le groupe souhaite multiplier les concerts. On pourra donc les voir ou revoir avec plaisir dans le coin.