Il y a une bousculade aux États-Unis pour construire la première génération de technologies pour aspirer le dioxyde de carbone de l’atmosphère. Et la première entreprise américaine à proposer ce type de système, Global Thermostat, vient de s’installer dans le Colorado pour prouver que sa technologie d’aspiration de CO2 fonctionne réellement.
Il y a eu un battage médiatique autour de Global Thermostat depuis ses débuts en 2010 comme l’un des trois seuls entreprises dans le monde développant cette technologie, appelée direct air capture (DAC). L’idée est de filtrer le CO2 de l’air ambiant, puis de vendre ce CO2 en tant que produit ou de le séquestrer sous terre pour l’empêcher de s’échapper dans l’atmosphère où il réchaufferait la planète.
Mais Global Thermostat a été bouleversé par des années de retards et de drames internes. Son ancien PDG, professeur d’économie à Columbia, avait demandé au personnel de noter les devoirs des étudiants pour elle au travail, Bloomberg signalé en 2021. L’entreprise a fait peu de progrès au cours de la décennie qui a suivi sa création, et pendant ce temps, ses concurrents avaient commencé à signer des accords majeurs pour capturer le CO2 pour d’autres entreprises.
Après un remaniement de la direction, Global Thermostat a un nouveau plan de match
Maintenant, après un remaniement de la direction, Global Thermostat a un nouveau plan de match – un qui le fait ressembler davantage à un fabricant de panneaux solaires vendant sa technologie à d’autres personnes et moins à ses concurrents, qui construisent eux-mêmes d’énormes projets DAC. Mais avant que Global Thermostat ne puisse vendre quoi que ce soit, il doit être en mesure de montrer que sa technologie fonctionne – ce que l’usine du Colorado est censée faire.
“C’est une technologie qui vient de naître, faute d’un meilleur terme”, a déclaré le PDG de Global Thermostat, Paul Nahi. Le bord. « Donc, vous ne pouvez pas bien dire, il y a un modèle établi. Mais ce que vous pouvez faire, c’est regarder l’histoire. Quels sont les modèles établis pour l’éolien, le solaire ?
Global Thermostat va à l’encontre d’une tendance que nous avons vue jusqu’à présent avec les sociétés DAC, qui consiste à construire de grandes installations de marque. Des entreprises de technologie climatique similaires prévoient de construire d’énormes usines de captage direct de l’air dans Texas et Wyoming, par exemple. Ce sont d’énormes exploits d’ingénierie et de querelles politiques. Et l’industrie semble aimer nommer des installations DAC comme celles-ci d’après les grands mammifères – Bison, Mammouth, Orque – pour montrer l’ampleur de ces projets.
L’industrie essaie de croître de façon exponentielle très rapidement. Orca, la première et la plus grande usine de capture et de stockage directs de l’air en activité, a été mise en service en 2021 avec la capacité d’extraire 4 000 tonnes de CO2 par an. Cela a été construit par la société suisse Climeworks, un autre des trois premiers pionniers du DAC.
Le terrain est devenu plus encombré et Global Thermostat n’est plus le seul Américain du jeu. La startup basée à Los Angeles, CarbonCapture, s’attend à ce que l’installation qu’elle construit dans le Wyoming commence à extraire 10 000 tonnes métriques de CO2 de l’air chaque année d’ici la fin de l’année prochaine. Il veut passer à 5 millions de tonnes capturées chaque année d’ici 2030. Microsoft a offres pour acheter des services d’élimination du carbone auprès des installations de CarbonCapture et de Climeworks.
En comparaison, l’usine de démonstration Global Thermostat révélé cette semaine dans le Colorado avec la capacité d’extraire seulement 1 000 tonnes de CO2 par an, c’est un peu chétif. C’est approximativement égal aux émissions annuelles d’un peu plus de 200 voitures énergivores.
Ce qui est plus étrange, c’est que Global Thermostat ne fait rien avec le CO2 qu’il capture
Ce qui est plus étrange, c’est que Global Thermostat ne fait rien avec le CO2 qu’il capture. Pour l’instant, l’usine du Colorado capte et libère le CO2 – ce qui, bien sûr, ne fait rien pour réduire la pollution par les gaz à effet de serre. De plus, l’usine est raccordée au réseau électrique et consomme de l’électricité pour fonctionner, générant davantage d’émissions de gaz à effet de serre. Les technologies DAC sont notoirement énergivores, bien que l’entreprise ne fasse pas fonctionner les machines en continu – juste de temps en temps pour tester l’équipement.
Pourtant, l’entreprise ne considère pas cela comme un oubli. « Séquestrer [CO2], ce n’est pas le but. Le but est de prouver la technologie et de nous permettre de l’affiner », déclare Nahi. En fait, se concentrer uniquement sur les machines qui aspirent le CO2 est en quelque sorte le but de son nouveau modèle commercial.
Le lancement du Colorado concerne moins la taille ou l’impact planétaire de ce projet particulier que la démonstration d’un changement de stratégie. Plutôt que de construire et d’exploiter lui-même de grandes installations DAC, Global Thermostat se concentre sur la fabrication d’appareils que d’autres entreprises souhaitent acheter.
C’est un signal tiré de l’industrie solaire; les fabricants fabriquent des panneaux que quelqu’un d’autre doit installer. Avant que Nahi ne devienne PDG de Global Thermostat en septembre, il a été PDG du géant solaire Enphase pendant plus d’une décennie. Pour DAC, les clients peuvent aller d’une entreprise de boissons qui a besoin de CO2 pour les boissons gazeuses à une entreprise d’énergie utilisant la technologie pour fabriquer e-carburantsdes alternatives synthétiques à l’essence et au carburéacteur qui peuvent être fabriquées à partir d’air et d’eau.
“Ce que nous faisons est très spécifique, nous voulons construire la meilleure usine de capture directe d’air au monde”, a déclaré Nahi. Le bord. “Nous pensons que si nous faisons cela, nous attirerons tous les développeurs, pas un seul, pas seulement nous-mêmes.”
Vous pouvez également comparer la stratégie de Global Thermostat aux premiers jours de Microsoft – créer un système d’exploitation que d’autres sociétés de PC utiliseraient. Les concurrents de Global Thermostat, en revanche, ressemblent davantage à Apple : tout développer, du système d’exploitation au matériel qui l’exécute, et tout conserver dans un écosystème contrôlé.
a:hover]:text-black [&>a:hover]:shadow-underline-black dark:[&>a:hover]:text-gray-e9 dark:[&>a:hover]:shadow-underline-gray-63 [&>a]:shadow-underline-gray-13 dark:[&>a]:shadow-underline-gray-63">Installation de capture et de stockage d’air direct de Climeworks à Hellisheidi, en Islande, le 11 octobre 2021.a:hover]:text-gray-63 [&>a:hover]:shadow-underline-black dark:[&>a:hover]:text-gray-bd dark:[&>a:hover]:shadow-underline-gray [&>a]:shadow-underline-gray-63 dark:[&>a]:text-gray-bd dark:[&>a]:shadow-underline-gray">Image : HALLDOR KOLBEINS/AFP via Getty Images
Une unité coûtera quelque part “dans les sept chiffres, selon l’application”, selon Global Thermostat. Les coûts élevés des équipements et de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement ont jusqu’à présent été un facteur dissuasif pour l’industrie naissante des DAC. Il peut coûter jusqu’à 600 $ pour capturer une tonne de CO2. Nahi pense que son entreprise peut ramener ce montant à 300 $ en deux ans, un objectif qu’il qualifie d'”agressif”. Pour ce faire, l’entreprise doit fabriquer des machines plus efficaces. Il pourrait y parvenir en abaissant les températures qu’il doit atteindre pour libérer le CO2 de ses filtres, par exemple.
La technologie de Global Thermostat filtre essentiellement le CO2 de l’air ambiant, et «l’usine» DAC dont Nahi parle ressemble plus à un module ou à une unité unique qui peut être assemblée avec d’autres unités pour augmenter ou réduire comme des legos. Avec chaque unité, des ventilateurs industriels soufflent de l’air sur des produits chimiques qui se lient au dioxyde de carbone. L’équipement applique ensuite de la chaleur pour rompre ces liaisons et séparer le CO2, qui peut ensuite être transporté et stocké quelque part afin qu’il ne s’accumule pas dans l’atmosphère.
La configuration de ces unités quelque part devient plus complexe, ce qui explique en partie pourquoi Global Thermostat souhaite laisser cela à d’autres développeurs. Ils auront besoin d’une source d’électricité bon marché, de préférence une énergie propre. Et pour une grande installation DAC, ils auront besoin de beaucoup de terrain. Pour séquestrer durablement le CO2 capté, ils doivent accéder à des puits souterrains. Si ces puits ne sont pas proches de l’usine DAC, ils devront peut-être construire pipelines pour transporter ce CO2. En cours de route, ils sont susceptibles de faire face à de longs processus d’autorisation et à des voisins mécontents.
C’est beaucoup à gérer. D’autres sociétés DAC ont tendance à trouver des partenaires pour tout faire. Le développeur d’Orca, Climeworks, construit sa propre technologie DAC et travaille ensuite avec une autre société appelée Carbfix pour stocker le CO2 dans des formations rocheuses souterraines. Pourtant, Climeworks construit et exploite ses propres grandes installations DAC et a récemment mis en place un ancien directeur de Tesla pour étendre ce modèle à travers le monde. La société canadienne Carbon Engineering, un autre des pionniers du DAC, travaille avec le géant pétrolier Occidental pour construire une flotte d’installations géantes de capture et de stockage directs de l’air – dont la première sera au Texas.
Il existe une solution de contournement plus simple, mais elle comporte une mise en garde. Vous pouvez vendre le CO2 en tant que produit au lieu de vous embêter à le séquestrer de façon permanente. Une usine embouteillant des boissons gazeuses peut vouloir acheter une seule unité pour son approvisionnement en CO2, par exemple. Mais utiliser la technologie DAC de cette façon ne fait pas grand-chose pour lutter contre le changement climatique. Dès que quelqu’un ouvre cette bouteille, le CO2 s’échappe dans l’atmosphère. Et c’est pourquoi il est si important de considérer ce qu’il advient du CO2 une fois qu’il a été capté. La seule façon de nettoyer une part importante de la pollution par les gaz à effet de serre à l’aide du DAC est de stocker en permanence le dioxyde de carbone.
“C’est un très gros morceau pour la mise à l’échelle, vous savez, que faites-vous avec ce dioxyde de carbone?” déclare Sara Nawaz, directrice de recherche à l’Institute for Carbon Removal Law and Policy de l’American University. “A cause de toutes ces autres questions, je ne sais vraiment pas ce qui va suivre ou à quel point je suis excité à ce sujet.”
Les clients potentiels de Global Thermostat, qui déploieraient les technologies pour leurs propres usages, comprennent des entreprises de combustibles fossiles, ce qui est un autre facteur qui fait réfléchir Nawaz.
Certains groupes environnementaux sont sceptiques quant au CAD, craignant qu’il ne fasse dérailler l’action contre le changement climatique. Les pollueurs pourraient potentiellement utiliser la technologie pour continuer leurs activités comme d’habitude – investir dans le DAC plutôt que de se tourner vers les énergies renouvelables. Et retirer le CO2 de l’atmosphère ne remplace pas la prévention de la pollution, ce qui ne peut être fait qu’en abandonnant les combustibles fossiles.
Néanmoins, Global Thermostat s’est associé à ExxonMobil pour développer sa technologie depuis 2019, bien que Nahi ne divulgue pas le montant du financement que son entreprise a reçu d’Exxon. Le géant des énergies fossiles vante ce partenariat dans vidéos sur les réseaux sociaux sur le changement climatique – le genre de contenu que les défenseurs de l’environnement ont appelé comme greenwashing. Et en janvier, Global Thermostat annoncé un autre partenariat avec la compagnie de gaz japonaise Tokyo Gas.
« Je ne pense pas que quiconque croie que tout d’un coup, vous savez, le monde va cesser d’utiliser le pétrole et le gaz. J’adorerais qu’ils le fassent, mais ce n’est tout simplement pas faisable », a déclaré Nahi. Le bord.
Au-delà des relations apparemment confortables de l’entreprise avec le pétrole et le gaz, Global Thermostat a encore du travail à faire pour réparer sa réputation. Des allégations de mauvaise gestion sous la direction de son ancien PDG ont été révélées en une enquête de 2021 par Bloomberg. Un éventuel partenariat avec un embouteilleur de Coca-Cola a échoué, selon ce rapport. Et des prototypes plus petits construits par la société en Alabama et en Oklahoma ont été fermés, un entrepreneur poursuivant Global Thermostat pour factures impayées et dommages.
“[The company] avait des problèmes. Ils m’ont amené à dire : “D’accord, nous sommes actuellement dans une position où la technologie est bonne, pas parfaite, mais bonne”. Et nous sommes en quelque sorte prêts à emmener l’entreprise vers la commercialisation », déclare Nahi.
La fanfare entourant le lancement du nouveau siège social et du projet de démonstration de Global Thermostat au Colorado est une preuve supplémentaire de la mesure dans laquelle les États-Unis parient sur la technologie émergente pour atteindre leurs objectifs climatiques
Il y a de gros vents arrière qui travaillent en sa faveur maintenant aux États-Unis. L’administration Biden a donné un coup de pouce aux technologies d’élimination du carbone avec le Loi sur la réduction de l’inflation, qui a plus que triplé les crédits d’impôt pour les projets de captage et de stockage directs de l’air. Et la loi bipartite sur les infrastructures promulguée en 2021 comprend 12 milliards de dollars pour capter et stocker le dioxyde de carbone. Avec le financement du DOE, société d’ingénierie et de construction Noir & Veau travaille avec Global Thermostat pour concevoir une installation DAC d’une capacité annuelle de 100 000 tonnes.
La fanfare entourant le lancement du nouveau siège social et du projet de démonstration de Global Thermostat au Colorado est une preuve supplémentaire de la mesure dans laquelle les États-Unis parient sur la technologie émergente pour atteindre leurs objectifs climatiques. Ancienne présidente de la Chambre Nancy Pelosi assisté L’événement de lancement de Global Thermostat mardi aux côtés des législateurs du Colorado et de Trisha Miller, directrice principale du Bureau de la politique climatique de la Maison Blanche.
“Nous savons que pour atteindre nos objectifs climatiques et protéger l’avenir de notre planète, nous devons utiliser tous les outils disponibles, et la capture aérienne directe est une stratégie importante qui nous aidera à y parvenir”, a déclaré le gouverneur du Colorado, Jared Polis. déclaration.
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