L’une, Mireille Fargier-Caruso, répond à l’autre, Danielle Fournier. Ce n’est pas, cependant, un dialogue. Leurs vies sont éloignées.
Danielle Fournier semble nostalgique de ce que furent les étés tandis qu’elle porte encore en elle novembre ou février. Que s’est-il donc passé pour que l’été ne semble plus revenir et que ne restent que chambres vides et maisons désertées ? Non, l’été ne peut pas revenir puisqu’une femme est enterrée au jardin, qu’on regarde encore les photos et ce polaroïd qui marque plus que tout le temps trop vite passé puisqu’il n’est déjà plus le même à peine révélé. Certes il y a le fleuve, mais aussi toutes les larmes. Qu’attendre, donc, de la saison ?
Mirille Fargier-Caruso les connaît aussi, les fauteuils vides, les maisons qui « dorment en nous / longtemps après nos départs ». Elle fait ce pas de côté « entre iris et abricotier ». Ce n’est pas elle qui attend, ce sont les choses, « restées là immobiles », qui l’attendent et le dehors, « dans le jardin fourmis scarabées lézards ». Il n’y a pas de fin. Certes la poussière se dépose, mais c’est aussi elle qui danse dans la lumière, comme « la musique autour du silence ». Oui, il y a l’absence, le silence, les émotions, mais « pas de pause ». On ne peut rien sauver, on ne peut que vivre le présent, un « commencement pour pouvoir l’habiter ».