La stratégie allemande d'un tarif très bas pour l'ensemble des trains du pays pendant tout l'été s'est traduite par une diminution de 1,8 million de tonnes d'émissions de CO2. Ou l'équivalent de planter 30 millions d'arbres, ou de retirer 1 million et demi de voitures pendant un été.
Annoncé au début de mai et adoptée en un temps record au parlement fédéral puis aux parlements régionaux, le tarif mensuel spécial de 9 euros, quelles que soient les destinations, est entré en vigueur le 1er juin, pour une période de trois mois. Cette décision s'inscrivait dans le contexte où l'Allemagne travaille à se libérer de sa dépendance au pétrole russe, donc à réduire sa consommation de carburants. Et elle s'inscrivait aussi dans un contexte d'inflation pénible pour une partie de la population.
Mais la stratégie était aussi observée de près par plusieurs pays, qui ont souvent spéculé sur le nombre de gens qui profiteraient d'une réduction radicale du prix des transports en commun pour vraiment laisser leur voiture à la maison. À 9 euros par mois (12 $ CAN), cela représentait non seulement une réduction allant jusqu'à 90 % dans certaines villes (ça incluait le prix des autobus et des métros), mais aussi l'un des billets mensuels les moins chers que l'Europe ait jamais vu.
Or, selon un sondage publié le 29 août, un voyageur sur cinq aurait utilisé les transports en commun pour la première fois de sa vie. Un voyage sur 10 par train aurait remplacé un voyage en auto. C'est à la fois beaucoup et peu, note le télédiffuseur Deutsche Welle : beaucoup de personnes ont découvert les transports en commun. Assez pour faire une différence à court terme, mais pas à long terme, à moins que cette politique ne devienne permanente.
Ce qui n'est pas envisagé pour l'instant. Le gouvernement allemand a déjà annoncé qu'il n'étendra pas l'offre, qui lui aurait coûté environ 2 milliards et demi d'euros, selon Euronews. Mais les décideurs réfléchiraient actuellement à d'autres propositions de tarifications réduites.