Avec des enfants de 19 et 23 ans à la maison, il devient pas toujours facile pour la belle et moi de se faufiler et d'avoir le rythme de nos passions sexuelles d'antan. C'est pas les envies qui manquent, c'est l'intimité pour le faire. Ça va bien ces temps-ci car les deux sont souvent en stage et ça nous laisse seuls.
Le week-end dernier, encore mieux, on partait tous les deux au condo du Nord et les deux jeunes restaient dans notre 450. On était l'un à l'autre dans un
resort plein de spas, de bains finlandais and
all that jazz...Samedi matin, il pleuvait beaucoup, la belle et moi, on a beaucoup "jazzé".
La semaine dernière a été très difficile au travail pour tous les deux, ce week-end était fortement nécessaire. De plus, je me suis trouvé à beaucoup défendre les travestis, les trans, les drags queens, les gays, depuis quelques temps, qui semblent les cibles des plus imbéciles des imbéciles.
Les trans, les travestis, les drags queens, les gays, sont des êtres humains absolument comme tous les autres. Propices à la flamboyance puisque criminalisé(e)s, opprimé(e)s, discriminé(e)s, méprisé(e)s par une frange de la société, parfois même par les autorités et la loi, depuis presque toujours,
Nous sommes à une époque où ces gens devraient être intégrés partout sans problèmes. Les gens instruits, savent que ces gens sont intégrables absolument partout. Les moins instruits, n'en veulent pas nulle part. C'est déplorable. J'ai envoyé les paroles chantées de Bowie vers la fin d'Under Pressure à quelques sympathiques idiots sur le sujet. Ce sont des paroles d'il y a plus de 40 ans. Les sociétés scolarisées devraient être en mesure d'avoir évolué en 42 ans. Le monde a changé. Il n'y a aucune corrélation entre tout ce que j'ai nommé et pédophilie.
Samedi matin sous la pluie, après un peu de gymnastique au lit, j'ai à l'ordi, alors un peu traduit. L'amoureuse, passionné de ces émissions que je déteste, les émissions de décorations. À la télé il y avait ce marathon sur HGTV de l'émission
Love It Or List It. Un couple de professionnel(le)s, une décoratrice/entrepreneuse et un courtier, rencontre un autre couple qui voudra soir rénover et vendre, et ainsi déménager selon ce que leur a montré le courtier, soit rénover et rester. L'émission qui a attiré notre attention est celle où un couple de lesbienne qui avait trois enfants, était dans ce dilemme. Ça devenait de la
houseporn puisque ça nous montrait des budgets entre 2.5 et 3 millions.
Houseporn. J'haïs ces shows. Ça fait rêver ma blonde et moi ça me fait vivre le stress que de tel types de rénovations/déménagements me font habituellement vivre.
Regarder la dynamique dans ce couple de lesbienne de Vancouver, peut-être un peu âgées pour avoir des enfants si jeunes, m'a davantage intéressé. J'ai aussi visionné deux clips de
Canada's Got Talent récents qui ont tour à tour récompensés d'une finale automatique une stupéfiante Lavalloise qui faisait du bruit et 36 danseuses avec un # extraordinaire. J'en ai eu les larmes aux yeux les 2 fois. Je me suis mentalement passé la réflexion que je devenais gay.
Me trouvant con et très 1978 d'avoir eu cette pensée, je me suis ensuite fait une liste de lecture de Queen.
Le groupe de musique Queen ne m'a jamais freiné parce que son chanteur était gay, mais surtout parce qu'un ancien co-loc, autour de 1991-1992, avait surjoué toute l'oeuvre de Queen dans l'appartement, brûlant mon intérêt pour presque toujours. Mais ce
toujours cessait samedi. Sur plus de 400 listes de lectures sur mon téléphone, si j'ai des listes des Thompson Twins, France Gall ou The Fixx, d'assez courte durée, je devrais aussi avoir au moins une heure de Queen. D'autant plus que l'amoureuse aime beaucoup ce band. Je nous ai fait 1 heure de Queen appelée
Kensington Market Smiles.
Under Pressure y brille. J'ai cette chanson ailleurs sur une liste de lecture de Bowie, mais cette liste a plus de 9h. La chanson est trop bonne, me bouleverse trop pour que je ne l'entende pas plus souvent. Avec une liste de lecture d'une heure, elle reviendra plus souvent. Le hasard (
et ma curiosité) a fait en sorte que j'ai aussi découvert Boygenius, qui comprend entre autres Julien Baker. Recherhez, elles sont toutes les trois, fort intéressantes, et ensemble tout aussi plaisantes.
Finalement, en soirée, la belle et moi, après encore un kamasutra réinventé au lit, on a écouté un film.
Toujours un dur pari alors que je verse généralement Wes Anderson, David Lynch, Woody Allen, Paolo Sorrentino, tandis qu'elle préfère ses "films de filles". Abonné au compte Twitter d'Aubrey Plaza, que j'admire de partout, j'avais lu qu'elle annonçait que Happiest Season II était en tournage. J'avais la mission de ma blonde de nous trouver "un film de filles". J'ai donc trouvé Happiest Season, le premier film. Un film se déroulant dans le temps des fêtes. Très léger. Et très filles.
MacKenzie Davis, Kristen Stewart, Aubrey Plaza, Alisson Brie, Mary Steenburgen, il y avait matière à me plaire.
Ironiquement, ça racontait l'histoire d'un couple de jeunes lesbiennes qui se rendait dans la famille de l'une d'elle, qui avait caché son homosexualité à ses proches. Certaine lignes d'humour étaient très habiles. L'intrigue restait très légère.
be afraiiiiiid
Mais au final, ma journée aura été largement placée sous la thématique gay.
Ce qui, pour certains boomers et quelques ignorants devrait me placer sous leur définition de "woke".
Si seulement ils savaient qu'il n'y a rien d'insultant à se faire traiter de woke.
"Les épouvantails sont en vous"
Tout comme il n'y a rien d'insultant à être trans, homosexuel(le), travestis/drag queen.
Ils sont humains comme les autres. Uniques aussi.
Ça ne dérange que ceux et celles qui en ont une peur irrationnelle.
Et une incompréhension têtue drapée dans l'ignorance choisie.
Des gens dont la vie intérieure ne peut pas être tellement belle.
Les épouvantails sont ceux qui craignent ce type de différence. Cette unicité. La jalouse peut-être.
Jalousie étant toujours le début de la fin morale.