Au 1247ème rang de la liste des films de They Shoot Pictures...
Film américain réalisé en 1991 par John SingletonAvec Hudhail Al-Amir, Laurence Fishburne, Lloyd Avery Cuba Gooding Jr, Ice Cube, Mia Bell, Morris Chestnut, Angela Bassett, Prologue du film : ''One out of every 21 Black American males will be murdered in their lifetime. Most will die at the hands of another Black male.'' Cette phrase est suivie du symbole routier STOP. Ordre qui ne sera pas suivi comme on sait.Trente ans plus tard, les meurtriers et les victimes noirs sont, en proportion, huit fois plus importants que chez les Blancs.Malgré toutes les campagnes de Black Lives Matter qui pointent du doigt les meurtres de Noirs par des policiers Blancs ou Noirs, ce sont, quand même, les Noirs qui tuent des Noirs aux États-Unis. Mais les médias n'abordent jamais ce sujet. Mais les films n'abordent jamais ce sujet. C'est dire, à quel point, Boyz n the Hood est courageux d'identifier les vrais problèmes que vivent les Noirs dans leur quartier.De nos jours, quand on réalise un film sur la question noire, c'est toujours pour souligner leur position de victime dans l'Histoire : esclavage, lynchage, discrimination, luttes civiques. Qui aura le courage d'aborder les questions sociales vécues par la communauté noire ? Par exemple, qui osera aborder la question de la démission de l'homme noir dans le milieu familial ? Qui osera aborder la question des gangs de rue ? Qui osera parler de responsabilité ?Année après année, c'est toujours le même film qui repasse : les Noirs en tant que victime de l'Histoire. Et les Blancs, les larmes aux yeux, ont des tonnes de compassion à distribuer et un énorme mépris pour leurs ascendants qui ont pu participer à de telles exactions comme si, dans les mêmes circonstances et à cette même époque, ils se seraient comportés différemment. Boyz in the Hood, ce presque documentaire, est toujours d'actualité et devrait donner naissance à une pléthore de films sur le sujet. Il existe, en effet, plusieurs films qui abordent les problèmes sociologiques de la communauté noire mais ce ne sont jamais ces films qui atteignent des cotes de grande popularité et qui se retrouvent aux Oscars.Aux Oscars : BlacKkKlansman (2018) de Spike Lee (on s'ennuie de son Do the Right Thing) et Black Panther (2018) de Ryan Coogler (la revanche des perdants de l'Histoire) et Marvel remet ça avec Black Panther : Wakanda Forever du même Coogler (2022). De victime à conquérant : il me semble qu'il y aurait une place entre les deux pour des films comme Boyz in the Hood.Séquences surprenantes et courageuses de la part du réalisateur : démontrer la violence d'un policier noir contre des Noirs. On sort du manichéisme bon noir - méchant blanc. J'aime bien aussi la remarque d'un personnage féminin qui dit qu'à la télé, on présente quotidiennement la violence dans des lieux à l'autre bout du monde, alors qu'ils ne parlent jamais de nos gamins qui meurent dans les rues de nos quartiers.
Visionné, la première fois, le 17 juin 1992 en VHS à Montréal.Mon 301ème film visionné de la liste des 1001 films du livre de Schneider