Il faut que tu m’embrasse debout, je suis certaine d’admirer ta façon d’être plus grand que moi.
Il faut que le ciel me tombe sur la bouche. Que j’en aie le souffle court. Que je te dise des choses absurdes et précipitées. Que j’aie ton odeur partout sur moi. Que tu m’enlaces par derrière pendant que je suis en train de faire quelque chose de très important comme chercher dans on sac le paquet de cigarettes de mon frère parce que tu veux fumer. Que je te dise cette chose idiote et réelle : « Ça commence aujourd’hui. » C’est émouvant de t’embrasser, tu ne peux pas le savoir mais je te le dis. D’où viens-tu Jude ?
De quelle histoire ? Pas n’importe laquelle pour qu’il y ait ça sur ton visage, ce regard qui veut vivre à toute force parce qu’il vient de loin et regrette ce qu’il a vu là-bas. On va bientôt arriver à Londres, on va s’inventer une vie à deux qui nous enverra si bien en l’air.
Viens, que je te tienne par la taille dans la rue. Là, tout près.
Pourquoi je te regarde comme ça ? Parce que j’ai une foutue envie que tu m’étouffes dans le couloir du train. Et que je n’en réchappe pas.
Arnaud Cathrine, Les vies de Luka.
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