Great Expectations (2023) // Mini-series. Episodes 1 et 2.
Steven Knight, connu pour avoir créé Peaky Blinders, adapte à son tour comme bien d'autres avant lui Charles Dickens et son fameux roman Great Expectations (De Grandes Espérances en français) pour FX. Dès le début, on comprend tout de suite que cela ne sera pas l'adaptation la plus sage de Dickens et que la violence fera partie intégrante du récit. Dans sa propre version de Great Expectations, on sent l'influence de son travail précédent : Peaky Blinders. On retrouve visuellement cette ambiance poisseuse qui sied assez bien à ce qu'il nous raconte : suicide, addiction à la drogue, violence, pendaisons en tout genre et séquences BDSM assumées. Steven Knight avait déjà adapté A Christmas Carol en 2019, en transformant ce roman en quelque chose de plus pulp et divertissant. Comme dans l'histoire originale, Pip est orphelin. Elevé par sa soeur Sara et Joe, il rêve d'une meilleure vie.
Les aventures de l'orphelin Pip qui a passé son enfance en tant qu'apprenti forgeron et qui reçoit une aubaine de la part d'un étrange bienfaiteur qui va lui permettre d'aller à Londres et entrer dans la haute société.Great Expectations ne s'éloigne jamais de la violence de son univers. Miss Havisham (incarnée par une Olivia Colman brillante) fume du crack et est refuse. Elle a besoin d'un compagnon de jeu pour sa fille Estella, place que va prendre Pip. Une scène légèrement BDSM avec des coups de bâton et des chaînes viennent transformer le sous texte féministe de Dickens en visuel. Sous la tutelle d'Havisham, la vie de Pip commence à devenir de plus en plus compliquée. Havisham et Estella ne traitent comme leur jouet. C'est terrifiant mais Great Expectations parvient à faire les choses intelligemment. Il y a une vraie violence dans le récit qui n'a de cesse d'augmenter au fil du premier épisode. Olivia Colman est excellente sous les traits d'Havisham et même terrifiante. Great Expectations rend tout de même service à ce personnage mais on reste devant quelque chose d'assez imparfait à bien des égards. Le style visuel de Great Expectations est tout de même satisfaisant. Le produit est assez fun à suivre alors qu'il se concentre sur l'essentiel pour le réduire à six épisodes.
Ces deux premiers épisodes ont de grandes qualités mais l'on perd parfois un peu tout ce que la série est capable de réellement faire. Great Expectations passe donc son temps à faire des bons dans le temps afin de faire évoluer plus rapidement son récit. Ce n'est pas totalement mauvais mais on perd aussi l'esprit original du roman qui est terriblement dense et passionnant par sa densité. On sent que Steven Knight aime dépeindre le XIXème siècle pour son côté sale, grossier et violent mais malgré tout un tas de choses séduisantes, j'espère que la suite saura rendre à la série la pareil. J'attendais cette nouvelle adaptation avec impatience car au delà du créateur et du casting, j'ai une profonde affection pour l'oeuvre de Dickens. Mais Steven Knight n'a pas vraiment été au bout des choses et s'est clairement concentré sur le visuel plus qu'autre chose.
Note : 5/10. En bref, visuellement réussie, Great Expectations n'a pas assez musclé son scénario pour rendre la pareil à la densité du récit.
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